le Fils de Dieu |
Chaque
fois qu’un nouveau cinéma sur Jésus apparaît, on se pose la
question sur sa nouveauté. La raison c’est que l’on connaît –
ou on se prétend connaître- la grande ligne de la vie de Jésus
selon des donnés bibliques. Pourtant depuis la naissance de la
cinématographie où l’histoire de Jésus fait intérêt jamais
atteint, nous n’arrivons pas à saisir le tout de son histoire. La
preuve c’est que le cinéma sur Jésus n’est pas fini. Les gens
même s’ils connaissent déjà le destin du Jésus, continue à
venir regarder le film parce que ça et là ils le considèrent comme
étant réel ou historique. Donc le film sur Jésus ne perde pas son
terrain parmi d’autre genre de films. Après la remarquable passion
du Christ
de Mil Gibson, voici nous vient Le
Fils de Dieu, un
film de Christopher Spencer, sorti en février 2014.
Spencer,
à la voix de son narrateur, essaie de placer son personnage, Jésus,
dans la longue histoire biblique. Le film s’introduit de manière
résumée allant de la création du monde, la chute des premiers
hommes, le déluge jusqu’au meurtre d’Abel à partir duquel
l’humanité se divise et se multiplie. Le narrateur ensuite nous
amène à Nazareth en Galilée du premier siècle sous l’occupation
romaine. Comme tous les réalisateur du même genre de film, Spencer
doit concilier des donnés de différents évangiles dans une mise en
récit puisque ces derniers ne nous présentent pas l’unique
histoire de Jésus. Il essaye également d’approprier quelques
donnés extrabibliques à sa mise en récit tenant compte que les
évangiles sont silencieux sur quelques détails de la vie de Jésus.
La nouveauté du film se trouve dans la manière dont Spencer
interprète le silence du texte pour construire une plausible mise en
récit qui ne trahit pas ce que les chrétiens connaissent de Jésus.
One est donc dans une plaine marmite d’interprétation.
L’histoire
de Jésus se débute dans l’amour de la jeune Marie et Joseph. Au
carrefour des écritures lues dans la synagogue de Nazareth que leurs
regards d’amour se rencontrèrent. Soudain les soldats romains
venaient arracher violement quelques hommes accusés d’être
rebelles contre le pouvoir romain. La résistance des autochtones
fait allusion à la Galilée étant bastion de la résistance zélote.
Cette violence sous les yeux du couple Nazaréen devient la première
preuve de leur amour. Dans la constante crie de la souffrance que la
Parole, accueille déjà par ces amoureux, prend chair. Dans son
inquiétude de la violence, Marie choisit d’espérer. L’ange
vient lui révéler son élection étant mère de Dieu. Peu de temps
après, Joseph découvre que son amante est enceinte. S’en va déçu,
il rencontre l’ange à l’entremise d’un pauvre enfant.
L’angéologie du film se voit inhabituel. Le visage de l’autre à
la lumière de la foi nous amène au visage de Tout Autre, du
Mystère. Joseph retourne et épouse Marie.
Le
narrateur nous amène ensuite aux épisodes autour de la naissance de
Jésus à Bethlehem : sa naissance sur une mangeoire, la visite
de mages, l’assassinat de bébé, la fuite en Egypte. Nous en avons
quelques ajouts hors bibliques. Parmi les mages on voit un roi noir
qui suit l’étoile. Hérode est présenté comme un roi qui aime
son ventre. Puis de leur retour de l’Egypte, la famille de Jésus
passe devant une colline où ont été crucifiés plus au mois 2000
hommes Galiléens. Marie essaie d’empêcher Jésus de les voir,
mais l’enfant y fixe son regard. Le martyre de ces hommes
marquerait la vie de Jésus. Spencer semble vouloir planter son Jésus
dans le nationalisme Galiléen. Tous ces ajouts ne se trouvent pas
dans les évangiles, mais « tant pis !», vous diriez. On
les prend comme une histoire vraie.
La
scène se déplace à celle de la tentation au désert. On y voit un
Jésus itinérant. Le dernier jour de sa marche, il tombe assoiffé
et affamé. Un serpent vient l’approcher suivie d’un diable vêtu
d’une robe noire. Spencer se sert l’image du serpent pour mettre
en parallèle la tentation du premier homme et celle de Jésus. Après
avoir vaincu le diable, il marche retourner en Galilée. Il appel
Pierre et fait de lui le pécheur des hommes. « Changer le
monder » c’est la mission des disciples. L’appel des
autres apôtres n’est pas raconté, peut-être parce que celui de
Pierre suffit d’en révéler le sens.
Spencer
consacre trois quart de son film aux épisodes autour de la passion.
C’est pour cela de l’appel de Pierre, le film va directement à
l’entrée de Jésus à Jérusalem. Il est accueilli par la foule.
Entre temps, le complot des Pharisiens et des prêtres se dessine
pour arrêter Jésus. Le design trouve sa justification lorsque Jésus
chasse du temple des marchants. Les Pharisiens viennent questionner
la légitimité de son action. Jésus les accueille par des critiques
sur leur hypocrisie. Il échappe de la question piégeant sur
payement de taxe. Le conflit s’aggrave lorsqu’il prédit la
destruction du temple. Les prêtres le prennent comme un latent
danger pour l’autorité romaine. C’est la dernière carte qu’ils
jouent pour arrêter le Nazaréen.
Il
n’y a rien de particulier sur des épisodes de passion sauf
quelques ajouts. Premier, Spencer donne plus de temps pour la femme
de Pilate qui se sympathise à Jésus et qui serait la première
païenne convertie. Deuxième, la présence de Siméon de Cyrène, un
noir qui aide à porter la croix jusqu’à Golgotha. On y sent une
portée multiculturelle de la passion. Troisième, il met dans la
même séquence du temps l’agonie de Jésus à Gethsémani, la
prière des prêtres juifs au temple et celle de Pilate. Seul Jésus
appel Dieu comme Père. Je crois le titre du film se justifie sur ce
dernier ajout. Il est « un fils des grands chemins », un
Bohémien, si vous voulez. Il est un fils qui s’abandon à la
volonté de son Père.
Spencer
clôt son film avec l’épisode de la résurrection, celui de la
conversion de Corneille et l’appel de l’apôtre Paul d’où le
christianisme prend son origine. Spencer à travers son film
particulièrement par son titre atteste la continuité entre le
Christ de la foi (la confession chrétienne sur Jésus étant Fils de
Dieu) et le Jésus de l’histoire. Toute fois, Jésus de l’histoire
n’est pas l’histoire des historiens puisque son histoire nous
échappe au matin de sa résurrection. Notre Jésus de l’histoire
n’est d’autre que le Christ de la foi. Il est Jésus des
évangiles. Le genre évangélique était né justement pour nous
témoigner que le passé de ce Jésus est en continuité avec notre
présent. « Il est revenu », ainsi Pierre dit dans le
film juste après qu’il a découvert le tombeau vide. Le silence
des évangiles sur les détails de son passé à jamais devient le
lieu créatif où les hommes de tous le temps mettent la pertinence
de sa vie pour la leur. Le silence de des évangiles devient le lieu
du croire. Le silence du Père est le lieu de l’obédience du Fils.
Cette obédience à croire rend le silence du Père le moment où la
Parole est devenue homme définitivement. (Tardelly,s.x.)
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