Une Chose Favorable à Toucher
« Le ciel est sous les pieds de la mère », c’est un message murmuré par les professeurs des écoles maternelles de notre pays, l’Indonésie. Ça ne signifie point que le ciel s’y trouve précisément et qu’il se déplace chaque fois qu’elle fait un pas, mais c’est plutôt une invitation à vénérer la femme qui nous a fait naitre. Cette sagesse veut aussi dire que le ciel est une réalité très proche de nous, invisible, mais que l’on sent à travers la relation avec sa mère.
« Le royaume de Dieu est proche, le temps est accompli. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 2 :15), disait Jésus pendant la première semaine du carême. La réalité du royaume est proche (en anglais, close at hand), c’est-à dire qu’on peut le sentir, le toucher car il est aussi proche que les pieds de la mère. Le main dans cette expression, close at hand, signifie une relation. Le ciel n’est pas seulement un bijou mais aussi un état dont la présence est permise par la relation. Une relation qui se donnerait si on choisissait d’y entrer. Se repentir et croire à la bonne nouvelle, c’est un choix. Bien qu’il soit proche, si on ne le choisissait pas, il nous semblerait très loin de nous.
Dans les années 90, une rumeur s’est répandue parmi les fideles catholiques du pays : l’apparition dans le ciel, au milieu d’un nuage, du visage du Christ et de celui de Satan. Je me rappelle qu’à l’époque, beaucoup de fideles ont eu peur et ont pensé que c’était peut-être un signe de la fin du monde, comme l’ont dit quelques pamphlets peu de temps après.
Le royaume se présent aussi proche de la réalité de la vérité que du mal. L’accès à ces deux réalités dépend de nos choix, de nos libertés. Bien sûr, le mal ne provient jamais de Dieu. La sagesse du récit de la Genèse, que l’on a relu pendant la dernière semaine du temps ordinaire, nous rappelle que Dieu vit que tout était bon et que l’homme fut créé comme la créature la plus singulière de toutes, justement grâce à sa liberté.
L’Eglise enseigne que Dieu a créé l’homme, lui a donné la liberté avant qu’il choisisse le bien. Il a aussi pris le risque qu’avec cette liberté, l’homme puisse se révolter contre lui. Donc, la possibilité du mal avait été conçue dans la liberté de l’homme. Adam et Ève ne sont pas des figures historiques qui ont vécu et sont devenues la cause de tous les maux des hommes comme on le dit souvent dans l’interprétation du péché originel, mais ils sont plutôt une figure métaphorique qui veut décrire que chacun et chacune de nous a conçu l’état et la possibilité de faire le mal à cause de la présence de notre liberté qui ensuite a permis aux autres de faire la même chose. En croyant à Jésus et grâce à notre baptême, nous sommes libérés du péché originel.
Vous pourriez vous demander pourquoi vous avez encore des péchés de telle sorte que vous devez les reconnaitre dans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Grâce à la foi en Jésus Christ, le péché originel a été effacé. Pourtant, cela ne ferme pas la possibilité de pécher. Ce qui s’efface, c’es l’état d’incroyance. Cependant, l’effet de cet état précédent continue à exister. Autrement dit, ce qui reste, c’est plutôt une tendance irrégulière qui pourra nous faire pécher de nouveau. On appelle cette tendance, concupitentia. Donc, même si l’on a cru, le risque de pécher de nouveau demeure. La rémission du péché que nous avons reçue n’évacue pas cette possibilité, mais nous purifie pour nous rendre de plus en plus parfait.
Le repentir, donc, est très important parce que nous sommes invités à nous purifier. Le carême est un chemin de purification vers la Pâque, sa destination finale. Notre modèle et notre ami, c’est Jésus et sa croix. La proposition de renoncer à soi-même et de jeûner devrait être inscrite dans ce cadre. Jésus est notre modèle et exemple.
L’abstinence et le jeûne aident à se préparer pour affronter l’habitude qui nous permet de pécher. Par exemple, en diminuant l’habitude de consommer un paquet de cigarettes par jour, ça pourrait être important de pouvoir nous rendre compte de notre besoin et à la fois que nous ne devons pas céder à ce besoin, et voir quelle valeur est la plus importante et doit recevoir la priorité. Cela nous en rend indépendant. On se met à dominer son besoin, au contraire de ce qui se manifeste dans les intérêts du marché économique mondial à travers la publicité. L’abstinence et le jeûne nous aident à donner plus de temps au Seigneur et à notre prochain qu’à nos besoins. Le temps et l’argent que nous utilisons souvent pour assouvir nos besoins, nous pouvons maintenant les utiliser pour augmenter la qualité de notre relation surtout pour ceux qui sont dans le besoin.
Vous pouvez choisir l’abstinence et le jeune qui vous conviennent. Même s’ils sont simples, l’important c’est qu’on peut être entraîné à choisir les besoins dont les valeurs nous apparaissent bonnes mais sont en fait mauvaises. Et comme le cancer, peu à peu ils nous détruisent. La prière est un moyen important pour s’orienter vers les valeurs absolues. Il est nécessaire de demander son aide parce que notre aventure et notre voyage pendant ce temps liturgique sont longs et difficiles. Enfin, le carême me semble être comme le mouvement d’un oiseau qui se relève et se rehausse, un mouvement d’imperfection et de purification.

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