choisir d'être et de devenir
Le récit que nous venons d’écouter appartient au genre eschatologique, ce qui concerne la fin du temps. Cette fin, dans notre perspective chrétienne, se caractérise par l’accomplissement du temps et le commencement nouveau dans le Christ. C’est une des raisons pour laquelle par cette fête du Christ Roi de l’univers, une année liturgique se clos et vient une autre. L’Eglise veut nous enseigner que ce qui se réalisera dans l’avenir se vit déjà dans le présent de notre vie. C’est au cœur de notre vie que le royaume de Dieu s’est planté comme la fondation d’une maison éternelle.
Croyez-vous que le ciel existe ? Croyez vous que toutes les personnes que vous avez aimées, sont maintenant au ciel ? Quand notre réponse à ces questions est affirmative, nous savons bien qu’il ne s’agit pas seulement d’un lieu géographique, mais surtout de l’union avec Dieu le Père. Croyez-vous à l’enfer ? Pour nous l’enfer est une possibilité. S’il existe, Dieu ne l’a pas créé. S’il y a vraiment ses habitants, sachez que Dieu ne les a jamais envoyés. Ce sont eux-mêms qui veulent et choisissent d’y aller.
Dans le même récit d’évangile, le Christ vient comme un juge. Il séparera  les hommes des toutes les nations comme un berger sépare les brebis des chèvres. Les brebis sont à sa droite et les chèvres à sa gauche. Au fait, plus qu’un jugement, cette partie du récit souligne l’importance de notre choix. Vivre ne signifie point accepter notre existence comme un hasard, mais de choisir d’être et de devenir ce qui vient à nous comme un don. Etre heureux ou heureuse, n’est pas seulement une question de désir mais du choix. Si vous avez, je crois, choisi de vous installer au Singapore c'est parce que vous avez choisi d’être heureux.
Jésus Christ est le model véritable dans cette démarche de choix. Saint Paul dans sa première lettre aux corinthiens en fait l'echo. " Car la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que  vient la résurrection. L’apôtre Paul souligne la primauté du choix. D’un côté Adam qui choisit la mort et de l’autre côté le Christ qui choisit la vie. Adam est symbolique du choix libre. Le Christ, quant à Lui, loin d’un symbolique, est une personne vivante à qui nous devons nous identifier. Par lui vient la résurrection. Ceci dit par lui notre liberté humaine est libérée. C’est par lui s’établit un projet continu : un projet de la libération. C’est une libération des nos frères de l’esclavage politique, économique ; des puissances et des dominations.
De cette messe, on rentre chacun chez lui et puis reprend ses activités quotidiennes. On vie ce qui est souvent opaque. On plonge dans des événements dont on n’est pas le maître. Ils sont le fruit de donnés naturelles et de la liberté humaine. Toutefois, nous avons le Christ, à qui nous nous identifions comment agir et réagir. Vous pourriez trouver l’injustice dans vos lieux de travail ou la difficulté dans vos relations professionnelles. Ce sont toujours des occasions d’agir et réagir non à la manière maléfique ou violente mais à la manière du Christ. C’est en lui que chaque jour nous essayons de mettre à mort toutes manières d’agir et de réagir qui nous rendent moins hommes. C’est grâce à lui, à travers cet eucharistie, notre vie c’est une vie donnée à ceux qui sont moins aimés et abandonnés de ce monde. Bonne fête à tous et bonne rentrée au temps d’Avent.
 (Tardelly,s.x. sermon à la communauté catholique francophone du Singapore, le 22 Novembre 2014)

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