Dans une fête il y quelques semaines, il nous est demandé de nous asseoir au salon où se rangent les meilleurs divans destinés bien évidement aux invités d’honneur. Ayant appris qu’une grande baffe de sonorisation y avait été bien placée et qu’il y en aurait sans doute tellement de bruit, je me suis décidé de sortir et de m’asseoir à l’extérieur. Les autres confrères qui étaient venus avec moi, ont fait la même chose. Nous nous sommes tous finalement assis dehors et puis nous nous disions l’un et l’autre que nous avions déjà fait quelque chose d’évangélique ; il faut laisser à quelqu'un d’autre qui est plus grand que nous occuper la première place. Et c’est vrai, peu de temps après ; il est venu un chef de police. On lui demandait de s’asseoir à l’intérieur là où nous étions parce que lui qui allait inaugurer la remis de médaille à la dame qui est une des membres de son group militaire. Par la suite, certains personnages sont arrivés occuper les premiers places…

Jésus nous parle de quelque chose très humaine, qui ne nous est pas étrange. Nous la connaissons et même nous en avons conscient qu’occuper les premier places c’est que nous désirons ; surtout quand on pense que on en a droit puisque on est très amis ; parce que l’on lui a fait ceci et cela. Au moins si on préfère s’étendre sur les dernières places, on espère que celui qui nous invite puisse nous reconnaître et tant mieux si par la suite il nous demande de nous asseoir aux divans qu’il nous a déjà préparés. De nous jours, il est bien distingué dans la carte d’invitation quelle place que nous allons occuper ; il y la carte d’or/ gold card ; silver card etc.. Quel que soit la carte que nous recevons, c’est l’amitié ou la relation entre nous et celui qui nous invite qui compte. Le fait que nous sommes invités c’est déjà quelque chose ; cela signifie que notre ami tient compte de nous, de ce que nous lui avons fait ; l’amitié ne consiste pas seulement histoire de rencontre mais aussi de faits et d’agir entre nous et les autres. S’asseoir aux dernières places c’est un choix d’une véritable amitié, de vouloir demander la récompense à travers la place spéciale ; c’est plus que une vertu d’humilité ; c’est un signe d’amour sans condition qui consiste à chercher le bien des autres en se mettant au service du bonheur des autres.

Seigneur aide moi à plus m’abaisser comme des blés qui se baissent quand ils sont prêts à être récoltés. Donne moi l’humilité d’une terre qui ne cesse de donner la croissance pour l’autrui quel que soit la saison. Que je sache que l’autrui est le centre de ma vie….

Tardelly,sx

La persévérance d’un aveugle


Cette maison de 12 m2 était si calme ; donne une sorte de paix pour tous ceux qui y passent et bien évidemment pour son propriétaire, un vieillard aveugle. Il était assis sur u banc, laissant la porte ouverte pour que le fumé de son foyer de feu puisse sortir. Je ne pouvais dire d’autre que me demander de quoi cet aveugle, se nourrissait-il. Sa femme est morte il y a deux ans et ne lui lassait qu’une petite maison avec un morceau de terrain où ses voisins généreux viennent souvent lui cultiver. Il était bien content sachant que le prêtre venait lui rendre visite. Il ne parle pas français sauf un petit mot, « mon père » ; le reste il en parle en sa langue traduite par un catéchiste. Voyant l’accueil chaleureux de cet homme, nous sommes restés émerveillés d’une si grande rencontre entre l’humanité et la divinité. Mon confrère lui a imposa les mains et l’a bénit. Et puis il disait qu’il était très heureux et que la visite d’un prêtre lui semble toujours une visite d’un ami des pauvres. J’étais très ému d’une telle foi.


Cet homme vit toujours dans mes souvenirs comme un évangile incarné. Il est assis dans une grande persévérance, malgré la solitude et souffrance. Il est capable de voir plus vaste et profond que moi et nous autres même s’il est aveugle. Sa foi lui permet de le faire. Son cœur ouvert se synchronise avec la porte ouverte de sa maison qui pourrait nous dire qu’il reste en persévérance d’accueillir son maître, et Lui préparer quelque chose à manger parce que Lui, le Seigneur qui assure sa vie, qui fait son foyer rester allumer. C’est l’homme le plus heureux. Il n’a que Dieu. Seigneur, donne-moi cette foi vivante, et accorde-moi la persévérance dans toute ma souffrance.


Once upon a time in Baffoussam


Marthe et un projet à réaliser.

La foi n’efface pas le deuil, ne nous arrache pas de difficultés, ni de souffrance. Elle donne plutôt l’assurance que derrière nos échecs et même les refus que nous subissons, il y a toujours quelqu’un qui nous accueille en plaine fidélité, c’est Jésus qui nous aime et qui nous ressuscitera et donc au-delà de la mort, il y a un projet à réaliser, c’est de nous amener à la vie tel qu’a fait Jésus à Lazare, de le rendre à la vie. Cela manifeste une tonalité différente à ce que le philosophe français, Maurice Blanchot dit « la mort c’est l’impossibilité d’avoir un projet ». Marthe était la première qui a senti cette proximité divine. Elle est sortie de la maison et de la foule pour trouver Jésus qui vint à sa rencontre. Elle s’est laissé libérer de sa pansée et s’est livrée à l’espérance de Jésus, celui qui les aimait. Marthe est digne à saluer parce qu’elle reconnaît cette amour qui ne laisse aucune confiance à l’absurdité de la vie. D’ailleurs elle est capable d’accueillir et assumer la foi et l’espérance de Jésus.

Seigneur je te demande de m’accorder la foi comme celle de Marthe : « Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde ». Apprends-moi de pouvoir avoir confiance en toi comme un simple grain de blé qui tombe, puis pousse et s’ouvre au soleil. Tu es le soleil de ma vie, vers qui je pourrai porter des fruits en abondance. Et que par l’intercession de sainte Marthe, je puisse être plus à coté et du coté des ceux qui souffrent avec la même foi que la tienne.

ronald

once upon a time in Baffoussam.


Parcourir le mystère de l’amour

L’Evangile de ce dimanche ( Jn, 13,31-33a.34-35) nous renvoie à l’épisode de la passion, marqué par la trahison de Judas. Nous nous retrouvons dans une salle, là où Jésus prenait son dernier repas avec ses disciples ; Ayant conscient de ce qui lui arriverait, il ressembla ses disciples et leur laissa ce trésor en disant : je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme j vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Il le dit au moment le plus triste de sa vie, un de ses disciples, fut sorti et en train en route pour le délivrer aux les prêtres. La fuit de Judas bien sûr marquera la crise à l’intérieur de ce foyer même si les autres disciples allaient savoir la trahison de Judas plus tard. Ce fut le moment plus critique dont il essayait d’empêcher la crise de son aggravement et en même temps de construire le fondement plus solide, ce n’est rien d’autre que l’amour que ses disciples auraient les uns pour les autres. C’est un amour qui doit aller jusque pardonner, sans exclure personne, y compris Judas. « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Ce n’est plus le dix commandement, la loi, qui se fait le fondement, le critère de leur acte d’amour, mais la personne de Jésus, sa vie, sa manière d’aimer et de vivre. Sa personne en soi nous est le commandement nouveau. A ce titre, l’ancien est dépassé sans l’abolir.

Le hasard qui me permet de parcourir le mystère derrière tel simple message, aimer vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Je ne suis pas un philologue, ni linguiste, mais plutôt quelqu’un qui se laisse émerveille par le miracle, je dirais, que je trouve dans la rencontre entre les langues que j’ai apprises dans ma vie. Le mot grec Εμέ c’est l’accusatif du pronom personnel έγώ signifiant moi, donc Εμέ signifie me. Me occupe une place d’un objet, ou bien quelque chose qui subit l’acte du sujet dans la phrase. Le verbe aimer en français qui par hasard nous sonne aussi même que le mot Εμέ , devrait signifier la même chose. Aimer c’est de se laisser devenir objet de son propre acte. Quand l’on aime, on ne devient pas le principal acteur de cet acte. Ce qui nous fait pouvoir aimer c’est le fait que Jésus nous a aimés en avance. Lui l’acteur, et pas nous. Notre amour c’est un amour souffrant malgré la souffrance et la trahison, nous pouvons aller jusque pardonner comme Jésus.

C’est plus facile d’aimer celui ou celle qui nous aime. Eh bien encore, c’est plus facile d’aimer notre copain, ou copine : notre femme ou notre mari, parce que nous qui l’avons choisi. L’amour du christ dépasse cette catégorie, surmonte notre choix. Prenons exemple, la vie religieuse, la où on se trouve vivre dans une communauté avec des différents membres, sœurs et frères que on n’a jamais choisi d’être ensemble. Ce qui les ressemble c’est l’amour du Christ qui est le fondement de leur vocation. Tous les conflits qu’y se passe, sont gérés dans la fraternité. On se pardonne juste parce que on est vis-à-vis Jésus chaque jour dans l’eucharistie que l’on célèbre, là ou Il nous pardonne de tous nos offenses. L’amour entre un homme et une femme dans le mariage devient vraiment l’amour véritable quand cet amour parvient à son fondement dans l’amour de Jésus. Cet amour qui sanctifie le mariage. Pourquoi ? Car à travers cet amour, ils ne sont plus deux mais un. Pour être un, il faut quelque chose qui les unit, et c’est la personne de Jésus et ce dernier s’insère dans leur vie. Une femme se laissant saisir par l’amour du Christ arrive à pardonner son marrie après un conflit ou bagarre. De cette manière elle montre que son amour parvient à son niveau le plus parfait, qui dépasse son sentiment, son émotion et son affection humaine. Dans cet amour là que « la vie a toujours, un cœur léger et renaissant. Rien n’y pourra jamais finir, demain s’y allège d’hier », comme disait P.Eluard dans ses Derniers poèmes d’amour ( « Chanson », Paris, Segher, 1971, p.169).
Ronald,sx


La conquête de Jésus
(Luc. 19, 28-40)

Les rameaux entre nos mains nous joint avec la foule qui accueilirent Jésus de leur propre simple cœur mais sans pour autant manque d’espérance. Cela actualise de nos jours la même foi que la leur. Nous accueillons Dieu qui passe devant nous, c’est la paque, Dieu qui passe et nous sauve. Jésus, par son entrée annonce déjà l’espérance pascale.
Cet épisode nous fait allusion au drame de la conquête de la terre promise qui ne fut pas innée, mais un acquis par une série de combat et concurrence contre les tribus sur place. Jésus qui envoie deux disciples se met en parallèle avec Josué envoyant deux espions en vue. Un certain ânon se partage le même rôle que Rahab, prostitué qui donne le passage pour deux espions afin de conquérir le terrain.
La semaine qui inaugure la grande semaine sainte marque véritablement la conquête de Jésus qui sera accomplie par sa mis à mort et sa résurrection. A la différence de la conquête israélienne, celle de Jésus ne nécessite pas de force militaire, ni la violence. Sa conquête s’avère tout d’abord dans sa simplicité, par sa monté sur un ânon. Ce faisant, il dépasse Josué et les juives à l’époque même jusqu’aujourd’hui qui pensent que la terre promise est un espace coquerie, un terrain qui doit être occupé à tout prix. Pour Jésus, la terre promis c’est une terre où Dieu va habiter parmi les hommes. Son entrée manifeste le temps messianique, Dieu est parmi nous. Donc Il est Emmanuel, Dieu qui entre dans notre histoire pour la transformer. La terre promise c’est une terre transformée par la présence de Dieu d’amour et de solidarité, lui que va toucher et guérir les malades, manger avec les pécheurs et les publicains et finalement compte qui en sera crucifié. Jésus transforme cette terre en nouvelle terre promise pour tout le monde, pour toute l’humanité. Car par sa soufferance et sa mort, il nous a montré que l’amour pour son frère vaut mieux que la terre ou les biens materiaux ; tout sa vie dénonce la superiorité de la loi envers la vie de l’homme. L’homme qui est aimé sans cesse c’est la terre promise ; la terre des frères parmis les frères. Donc, Il nous appelle à nous aimer les uns les autres. De cette manière tel que Jésus démontrait pendant sa vie, le contour géographique, politique, religieux qui nous sépare souvent, sera effacé. Son entrée pacifique nous ouvre la possibilité de vivre n’importe où et avec n’importe qui parce que tout le monde mérite d’être aimé.
Jésus ne conquit pas ce monde tout seul. Cependant, il a besoin de nous. Comme l’ânon détaché, de même nous devons nous détacher de notre propre intérêt et désir pour laisser Jésus entrer dans notre vie. Nous ne sommes pas non plus capables de transformer ce monde par notre propre force et tous les moyens que nous avons. Il nous faut laisser Jésus marcher en avant devant nous, pour nous conduire vers la terre qu’Il nous a donné, c’est la terre d’amour et de pardon sans cesse. Ce faire, nous continuons montrer au monde que Dieu est ici et présent parmi nous.

tardelly,sx

Aller plus haut
Je vous invite à revisiter le lieu où l’évangile du deuxième dimanche nous amène à la rencontre avec Jésus. Ce lieu est une hauteur de la montagne, un endroit qui aurait été aussi calme et pleine de solitude que celui du désert que nous lisons dans l’évangile du premier dimanche. La mis en parelle de ces lieux peut nous aider à saisir la continuité des lectures évangiles que nous fournit l’Eglise pendant ce temps du carême.
Le désert se met en ligne de la montagne en raison de l’hauteur. Celui-ci que nous voulons viser, l’hauteur. C’est au désert que nous trouvons Jésus tenté par le démon. De ce lieu Jésus était amené plus haut d’où Il voyait d’un seul regard tous les royaumes de la terre qu’ils lui auraient été donnés s’Il s’était prosterné devant lui. Sur la montagne, Jésus se trouvait avec ses trois disciples, Pierre, Jean et Jacques. Nous sommes dans une autre hauteur, sur la montagne d’où nous voyons souvent l’alentour comme un don.
Cette fois ci, tous les deux se partagent l’état de plus haut même s’ils ne démontrent pas le même sens. Au désert, l’état de plus haut se rapporte à la troisième tentation. Il est d’un certain vue de pouvoir, d’une grande possibilité de se jeter devant la plaisir qui en découle. L’autre, au sommet de la montagne, il s’attache à l’immense beauté du paysage qui nous attire chaque fois que nous y arrivons après une longe et fatigante tournée. Il nous renvoie à l’état d’un certain mystère à travers le silence. Il nous donne le bon repos sur ses herbes et à l’ombre des ses grandes arbres. Dans ce dernier, nous nous rendons compte que jamais nous ne sommes capables de prendre pouvoirs sur le mystère. En revanche, le mystère qui nous embrasse et envahit. Il faut donc situer nos expériences dans ce milieu.
Le plus haut du désert c’est un choix de possession et de pouvoir, aggravé à travers les medias qui nous offre chaque jour les models de se comporter de telle manière que nous soyons capables arriver jusqu’à plus haut. C’est un itinéraire normal de l’homme, qui est tendu vers le bonheur, mais il est un itinéraire solitaire. L’homme veut aller au plus haut par ses propres moyens. Ce qui est plus grave, il veut devenir plus haut. C’est la logique de modernité.
Le plus haut de la montagne, c’est un choix de libération d’un acte de foi. Certes, Jésus et ses trois disciples arrivèrent sur la montagne après qu’ils l’eurent grimpé. Nous pouvons comprendre alors pourquoi Pierre, Jean et Jacques étaient accablés de sommeil. Ils étaient fatigues. Donc c’est un choix de marcher ensemble avec Jésus, de passer quelques heures avec lui, et venir à sa suite dans toutes nos limites. Jésus ne nous permet de découvrir son mystère et son visage éclatante qu’à travers la fatigue, le sommeil que nous avons chaque jour dans notre combat d’amour envers Lui et nos prochains, le combat qui nous fait parfois souffrir, car aimer c’est toujours se perdre en soi. A son tour, celui qui se perd par amour, il se trouvera dans le mystère d’amour qui est Dieu seul...

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