Si le mari enfantait

Je ne sais pas si vous êtes d’accord quand je me dis que le mari est la première personne qui a vraiment peur quand sa femme enfante ou bien pendant le temps de l’accouchement. Mon expérience est peut-être très particulière. Oui, je me rappelle bien de mon papa qui attendait la naissance de mon frère cadet, il y a de nombreuses années. Je crois qu’il y a tant d’hommes à travers le monde qui vivent cette vocation et bien entendu sont en train d’atteindre la naissance de leurs enfants dans les dispensaires, les hôpitaux, etc.
Je voudrais mettre l’accent sur cette expérience banale que l’on ne compte pas comme quelque chose de particulier, en considérant que le rôle d’une mère pour faire naître est tout à fait irremplaçable et qu’on ne peut pas le mettre sur le même plan que celui d’un père. Je voudrais y mettre l’accent car bien que son rôle ne soit pas semblable à celui de la mère, il n’en est pas pour autant sans aucune valeur. La personnalité fait partie de notre existence.
Les mots « faire naître » s’appliquent aux femmes qui accouchent. En accouchant, la femme devient ou affirme son rôle maternel. Où se trouve-t-il, le rôle du père dans le sens de ces mots ? Il est important de demander à notre père ce qu’il a fait, vécu pendant le temps de l’accouchement, l’inquiétude ou la peur du risque pour sa femme avant l’accouchement. Tout cela uni à son envie ou désir de voir la vie nouvelle – et je crois que cela arrive à de nombreux pères. Ce bonheur a fait que mon père reste éveillé chaque nuit quand ma mère entrait dans le neuvième mois de sa grossesse, quand elle commençait à souffrir et finalement enfantait avec succès. Son éveil manifestait qu’il souhaitait notre vie, notre existence. C’est un accueil. Donc j’ai compris qu’il ne suffit pas de naître de notre mère, mais aussi de notre père, de son amour et son souhait envers notre existence. L’amour entre notre père et notre mère, c’est cela qui nous fait exister. Le récit de la tempête apaisée dans l’évangile de St. Marc m’a renvoyé à cette expérience. (Mc 4 :35-41)
Quand les disciples traversaient le lac de Tibériade, tout à coup la tempête arriva et leur barque fut ballottée au gré des flots tandis que Jésus restait endormi. Ils le réveillèrent en disant : Maître, est-ce que tu veux que nous mourions ? Il se réveilla et apaisa la tempête.
Le souvenir de mon père m’a aidé à comprendre le message du récit, c’est que Dieu reste toujours éveillé bien qu’il semble dormir et ne rien faire. Comme notre père qui reste éveillé en attendant la naissance de son enfant ou comme notre mère qui reste éveillée les premiers jours après notre naissance, ainsi Dieu nous rappelle dans son cœur ; nous protège, nous préserve du mal. Jésus a raison en disant qu’aucun de nos cheveux ne tombe sans que son père aux cieux ne le sache. Cela est resté clair dans mon souvenir aussi, il y a deux ans, quand j’ai veillé mon confrère au moment de sa mort. J’ai eu peur qu’il ne meure pendant que j’étais là, à ses côtés. Cela m’a fait comprendre que le Seigneur ne cesse de veiller sur nous depuis notre naissance jusqu’à notre mort. Il est toujours là à nos côtés pour que nous passions bien cette belle vie. Je crois qu’il est plus fidèle que moi, qu’il veille plus que moi de sorte que mon confrère ait été déjà guéri.
Dieu endormi est un Dieu oublieux…, mais ce que je veux dire c’est qu’il ne nous oublie jamais. La seule chose qu’il oublie c’est que nous oublions toujours de compter sur lui.


ronald tardelly,sx

Yaoundé-Cameroun

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