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Le récit de l’appel des quatre premiers disciples de Jésus marque le dernier dimanche avant le début  du temps du carême inauguré par le mercredi de cendres. Pour nous les chrétiens, dans notre vocabulaire, s’insère ce mot, « appel ». Qu’en est-il de particulier ? Tout d’abord, regardons minutieusement  l’histoire de cet appel (Luc 5, 1-11).
Jésus est revenu à nouveau en Galilée, après être rejeté à Nazareth, où il n’opérait aucun miracle à cause de l’incrédulité de siens. Dans cette ville, il continue son travail, il enseigne dans les synagogues, il guérisse les malades. Jésus s’est rendu compte qu’il était impossible de travailler seul dans le vaste champ du royaume de Dieu.  Il a besoin de collaborateurs, donc des disciples. Pendant qu’il enseigne la foule au bord du lac Génésareth, il a vu deux barques et deux pécheurs qui venaient d’en descendre. Comme d’habitude ces derniers lavaient leurs filets. Semble-t-il qu’ils n’ont rien pris pendant la nuit. C’est pour cela ils ne faisaient que laver leur filets. C’est vraiment la vie quotidienne d’un pécheur.  Jésus est allé à leur rencontre. Son appel s’inscrit dans la vie quotidienne. Jésus qui a pris l’initiative.  Son appel veut faire contenu de cette vie quotidienne, pour que celle-ci ne devienne pas un sans aucun sens, comme une barque vide.
L’appel de Jésus est ensuite marqué par quelques mouvements : Premier, sa montée dans la barque de  Simon, l’éloignement  avec Simon, l’enseignement à partir de la barque.  Nous sentons comme s’il y avait une sorte d’intimité.  Jésus prend Simon à l’écart, se distancie de la foule pour pouvoir les instruire. Cette mise à l’écart n’est pas sans la barque. Arrêtons-nous à ces mots très symboliques chez Luc : barque. Elle n’est d’autre que l’Eglise ou le nouveau peuple de Dieu. En privilégiant Pierre, Jésus annonce  déjà sa tâche future. Pourquoi Pierre ? N’oublions pas que dans la bible, le choix d’une personne ne signifie pas l’exclusion de tout le reste, mais par contré le choix pour tout le monde.
Le dialogue de Jésus avec Pierre précise la tâche. Jésus demande à Pierre d’avancer en eau profonde, et de lâcher les filets pour la pêche. Pierre essaie de résister que, lui et ses compagnons, ils ont peiné toute une nuit sans pêcher aucun poisson. Toutefois, il a exécuté la demande de Jésus tout simplement par conviction de la parole de Jésus sans se rendre compte du malentendu concernant le sens de cette demande. Le résultat est étonnant : la multitude de poissons, jamais vue jusque là. Il y a trois nouveaux mots qui s’y surgissent, à savoir l’eau, le filet et le poisson. L’eau du lac ou de la mer, dans le langage biblique symbolise le pouvoir du mal. Jésus dans son Eglise a vaincu le mal. L’Eglise en Jésus Christ instruit l’humanité pour pouvoir la libérer du mal. Le poison en multitude c’est l’ensemble des chrétiens baptisés qui ont cru à l’enseignement de Jésus  se font baptisés.
La réponse de Pierre dans ce même dialogue mérite d’avoir plus d’attentions : « Maitre, nous avons peiné toute la nuit ». Elle est une résistance à double volet. La première, je pense,  est celle de notre monde aujourd’hui, marqué par l’agnosticisme, fruit du progrès d’haut vitesse.  Beaucoup de gens ne croient plus en Dieu ; les églises dans le vieux continent sont vides et ne sont fréquentées que par les vieux. Le retour des religions à travers le phénomène de New Age, dont parlent les sociologues, en réalité, n’est pas  le progrès de la foi ou de la vie spirituelle, mais plutôt la nouvelle idolâtrie qui consiste à institutionnaliser l’idée personnelle de divinité. Si on parle du marché de religions, c’est parce qu’il s’agit des dieux inventés par les hommes en vente dans l’étalage du monde modern.
La deuxième résistance est celle des chrétiens tant les pasteurs que les laïcs qui se sentent découragés par la première résistance. Les chrétiens se résistent à Dieu qui ne s’est jamais découragé par quoi que ce soit. On se plaigne de nos formations paroissiales de moins à moins fréquentés par nos chrétiens ; on se plaigne de nos autorités ecclésiales qui ne vivent pas leurs vocations prophétiques ; on déplore la décroissance de nombre de vocations ; on lamente des abus commis par nos autorités ecclésiales. Tout cela nous laisse pense que ça ne vaut plus la peine d’annoncer le Christ. De plus, il semble qu’on perd le terrain, envahi déjà par la culture agnostique, favorisée par la montée de la techno-science.
Comme une épée à double tranchante, la Parole de Jésus est intervenu au milieu de nos résistances : « avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche ». Son appel se fait entendre dans notre vie désespérée.  Jésus nous invite à avoir foi en Lui et en sa Parole. Seul dans sa parole que nous avons la vie en abondance. Comment cela est possible ? Jésus nous demande d’aller « en eau profonde », c'est-à-dire, tout d’abord en nous attachant davantage à Jésus. Il nous faut entrer dans une relation plus profonde avec Lui à travers l’écoute et la pratique de sa parole. Cette écoute va nourrir notre prière et qui se réalise dans l’action.  Après intérieurement entrer en nous même illuminé par la parole, nous sommes ensuite appelés à entrer dans la réalité des hommes où Dieu n’est pas connu. Cela n’est possible qu’en restant dans la barque, c'est-à-dire dans l’Eglise où tous les chrétiens s’entraident. En cette année de foi, l’appel à la foi est un appel à la communion de tous les chrétiens.  Malgré la résistance de l’homme, l’Eglise aujourd’hui, continue, à travers plusieurs manières, à dialoguer avec le monde pour pouvoir proposer le Christ. Nous sommes contents de la présence de l’Eglise dans les médias contemporains  dans le débat public en vue du bien commun ; de ses engagements dans la justice sociale et le droit de l’homme. Cette fois-ci, l’Eglise se rende compte que, ce n’est plus le nombre de poissons qui compte -parce qu’elle en aura toujours-, mais plutôt le poids  et la taille, c'est-à-dire la qualité de la foi des chrétiens.
L’appel est un mot cher pour nous les chrétiens. On n’a pas que le bonheur.  Si on ne cherche que le bonheur, rien ne nous différentie du reste du monde. Ce bonheur, pourtant, est conditionné par un appel. Il y a un appel parce qu’il y a quelqu’un qui appelle. Et cet appel est basé sur la promesse « sois sans crainte… ! » ; la promesse de celui qui ne nous abandonnera jamais ; la promesse selon laquelle nous sommes des pécheurs des hommes. Nous sommes destinés à construire l’humanité, à élever nos frères et sœurs  à la dignité des enfants de Dieu.





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