foi et art |
C’est pour la
vie de ses contemporains qu’un héro se laisse arraché à sa vie. Quand la
souffrance a tari notre espoir, il vient au-devant de toute attente nous
ramener au goût de vivre. Il sait conserver cet art de vivre et fait tout pour
le faire passer aux autres. Cette qualité qui fait de lui maître de son temps.
Wong Kar Wai, réalisateur hongkongais essaie de nous la faire percevoir à
travers son film, le Grand Maître.
Il s’agit de la
vie de Ip Man (Tony Leung), grand maître renommé et légendaire de Wing Chung
dans la Chine des années 1930 jusqu’à des 1950. Sa vie heureuse à Foshan plus
tard bouleversée par l’invasion japonaise et son séjour à Hongkong sont des
temps pendant lesquelles il mène un combat acharné pour conserver l’esprit de
Kungfu. Alors que beaucoup de maîtres de Kungfu changent de casquette pour la
raison de la survie, Yip Man continue à le garder. Pour lui, Kungfu est un art
de vivre.
Le film commence
par un flashback aux jours où sa vie tranquille à Foshan est engloutie par la
présence d’un certain Gong Yutian (Wang Qingxiang), un maître de Kungfu du nord
de la Chine. Il vient au sud pour annoncer sa résignation étant maître de
l’école de Kungfu du Nord. Il annonce en même temps, Ma San (Zang Jin), son
successeur. Ce dernier montre sa légitimité en attaquant quelques maîtres du
sud alors qu’ils sont en train de leur trouver un nouveau maître. C’est un fait
une invitation au duel en vue de réclamer la supériorité sur le pays. Le
choix tombe sur Ip Man qui défie en suite les trois maîtres du Sud. Malgré sa
victoire, il apprend de ces trois maîtres des nouvelles techniques et
stratégies pour son futur duel avec Gong Yutian.
Comme il est
prévu, le duel se tient. Deux écoles et traditions se rencontrent. Malgré la
différence, les deux se rencontrent sur un carrefour : la précision.
C’est ce dernier qui définit c'est que c'est le Kungfu. Cette rencontre
se transforme donc à une exchange des idées philosophiques se glissant parmi
des mouvements meurtrier mais artistique de Tai Chi. IP man gagne le duel. Son
concurrent l’apprécie et le déclare gagnant avant de se retourner au nord.
Cependant, la fille de Gong Yutiant, Gong Er (Zang Ziyi) n’est pas prête à
perdre. Elle défie donc Ip Man pour sauver l’honneur de sa famille. Le duel se
déroule sur une condition selon laquelle le premier qui casse des meubles ou
cible autre chose que son concurrent, celui-là va perdre, puisque dans le
Kungfu il s’agit de la précision sur la cible. Yi Pi Man, bien qu’il soit très
dominant dans cette lutte, fait des mouvements tels qu’un des boutons de
l’habille de Gong Er, se détache. Il est perdu. Toutefois, il demande le
deuxième duel. Le bouton lui reste comme un testament. Un amour amical s’y
glisse et se renforce par la suite par des exchanges de lettres.
Dû à
l’occupation japonaise en 1938, Ip Man doit renoncer à se rendre au nord pour
le deuxième duel. Ses deux filles meurent de la famine pendant la guerre. Quant
au Nord, Ma San se retournant vers le pouvoir japonais, trahit et tue Gong
Yutiant son maître. Gong Er ne peut pas accepter le testament de son père selon
le quelle elle ne doit pas s’y venger. Elle fait un vœu de ne jamais se marier
si elle réussit à finir Ma San. Entre temps, Ip Man doit aller à Hongkong,
pensant qu’il va gagner de l’argent en initiant une école de Kungfu. De son
arrivée, il affronte beaucoup de défies surtout de la part des autres maîtres
de Kungfu qui jusqu’alors s’y sont déjà installés. Par sa maîtrise, il réussit
à les battre jusqu’à ce qu’il gagne une très haute réputation.
Le hasard lui
amène à revoir Gong Er qui vit à Hongkong étant médecin. Au soir du
nouvel an chinoise de 1950 que Gong Er lui révèle tous les sentiments qu’elle a
pour lui. Elle se renonce au deuxième duel que souhaite Ip Man. Ce dernier lui
remet le bouton détaché il y a quelques années. C’est ici qu’on voit la
grandeur de deux maîtres. Tous les deux respectent la règle de jeux : la
précision. Gong Er « cible » IP Man sur son cœur pour la dernière fois. Elle
l’aime mais veut rester fidèle à son vœu. En remettant le bouton, IP Man
manifeste son respect à liberté de son amie. Le bouton qu’il a gardé pendant
des années de guerre, reste intact. Il ne peut pas l’avoir comme il ne peut avoir
non plus Gong Er. Toutefois cet amour le fait vivre. Il fonde son école des
arts martiaux de la quelle sera sorti le fameux Bruce Lee.
IP Man est un
grand maître par sa capacité de garder l’esprit de Kungfu. Cet esprit n’est
d’autre que l’amour soi-même. Dans le Kungfu, il n’y a pas que de la précision
nourrie par des exercices techniques et stratégiques, mais aussi de l’amour.
C’est l’amour qui est à la base des arts martiaux comme tous les arts.
Cet amour rend Kungfu plus un lieu de rencontre qu’un lieu de bagarre. Il
est plus un art de vivre qu’une entreprise de force et de pouvoir. Ce film nous
fait réfléchir à revoir le pourquoi de notre être prêtre, médecin, professeur,
agriculteur, technicien, éducateur, réalisateur, et bien d’autres. Sommes-nous
capable de garder l’esprit qui nourrit notre savoir-faire et savoir-vivre ? (Tardelly,
s.x)
Libellés : arts martiaux et foi
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