Forest Gump,
Si Dieu était stupide


Pendant les plus de trois heures de voyage à parcourir la longue route qui traverse les forêts du Cameroun, l’histoire de Forest Gump m’est revenue. Il est probable que les forêts vertes à perte de vue ont fait venir à ma mémoire le film de Robert Zemeckin, qui se manifeste comme ma propre histoire.
Dans la Corola à 120 km/heure, le cri de Jenny Couran à Forest, un garçon paralysé, s’est reflété : « run forest, run…, cours forest, cours… » C’est ainsi que la petite Jenny cria dès qu’elle vit deux méchants garçons qui essayaient d’agresser Forest en le poursuivant à vélo.
Quel miracle ! Sa guérison commençait. Les outils collés à ses jambes paralysées se détachèrent quand il essayait de courir le plus vite possible pour échapper à ses agresseurs. Un cri plein de souci et en plus plein d’amour qui l’a guéri. Forest Gump nous renvoie à notre vie. La maladie, l’échec ou le résultat optimal, la calamité, le malheur, la perte des personnes aimées, nous placent dans une situation limite, une situation où nous nous sentons comme si nous étions les plus stupides et les plus nuls au monde. Aller à la discothèque, consommer de la drogue, ce sont nos refuges, les lieux où nous pouvons nous éloigner de toutes nos limitations étouffantes. C’est vrai que la limite nous dérange d’autant plus qu’elle pourrait nous consoler. Pourtant, à son extrémité, au bout, le miracle nous attend. Forest a eu raison de dire que « n'est stupide que la stupidité » ; la stupidité est comme celui qui la fait : stupid is as stupid does. C’est ainsi que nous sommes si nous affrontons nos limitations de manière stupide.
« Cours Forest… ! », ce cri là semble résumer notre aventure. Pensez à vos professeurs qui vous ont rendus capables de lire et de compter, à vos mères qui pour la première fois vous ont aidés à vous mettre debout et marcher. La limite deviendrait un miracle parce qu’il y a ceux qui nous aiment, nous poussent à ne pas nous arrêter ou pleurer sur nos limitations.
A partir de son expérience de limitation, St. Paul nous convainc : dans nos faiblesses, la grâce de Dieu descend sur nous en abondance. Chaque fois que je suis faible, c’est alors que je suis fort. Ça serait possible, le miracle à partir de la limitation, si l’on permettait humblement à Dieu d’accomplir ce que l’on ne peut pas achever, si on lui confiait ce qu’on n’a pas encore terminé. De cette manière, la limitation deviendra un nouveau terrain d’exploitation pour produire des fruits en abondance. De même dans l’expérience de péché, plus nous avons péché, d’autant plus il nous pardonne, si nous croyons et lui confions notre vie. St Jean Marie Vianney a écrit cette belle phrase que j’aime beaucoup : Dieu nous aime tellement qu’il oublie que nous pourrions pécher de nouveau. C’est cela la stupidité du Seigneur qui nous est devenue la grâce et le miracle.

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