Le Doute



le doute
« Que faites-vous quand vous n’êtes pas sûr ? » C’est ainsi la question clée du Père Flyne dans son homélie à sa nouvelle paroisse de Bronx, à New York. Il n’est pas clair au quel passage biblique le Père en fait allusion quand bien même le film du réalisateur John Patric Shenly se coule de cette question sur la nature du doute.
La scène se situe en 1964 au lendemain des deux guerres mondiales et à l’aube du typhon de Vatican II. L’ambiance d’ouverture ecclésiale à ce temps se présente à travers du personnage de la sœur Aloysius Beauvier ( Meryl Streep) d’une part, celui du Père Flynn et de la jeune sœur James (Amy Adams) d’autre part. Le premier représente le visage de l’Eglise avant le fameux concile. Celle-ci fût marquée par la rigidité, le centralisme romain, la fermeture et la suspicion à la vie du monde. Responsable de l’école qu’elle était, la sœur Aloysius se montre autoritaire et punitive. Lors de l’homélie du Père Flyn , vêtue d’une robe noire, elle s’approche et frappe les écoliers qui sont inattentives. L’ombre de l’inquisition à une passée de notre Eglise s’y fait sentir. Par contre, le visage souriant de James nous dit autre chose. Elle semble touchée par la question. Et bien, elle va en évoquer l’idée dans sa première leçon de l’histoire quand elle dira « On n’a rien à avoir peur que la peur elle-même ». Sa patience et sa jeunesse nous font percevoir le rayon de l’aube de Vatican II.
C’est le père Flyn, le protagoniste, qui nous amène à sentir le printemps de l’Eglise. Sa proximité avec ses paroissiens, avec les écoliers de l’établissement paroissiale, ses blagues et son amitié avec les enfants de cœurs sont des pistes à la ‘décente de l’Eglise à l’enfer’. Pour la sœur Aloysius, cette décente est un scandale. Le problème se déploie à la table du couvent des sœurs de Charité. La sœur Aloysius est curieuse de la raison pour laquelle le Père Flyn prêche sur le doute. Elle souhaite donc que la communauté mette ses yeux à ce prêtre pour en trouver des indices possibles.
L’enquête commence. Première, devant les yeux de la sœur Aloysius, le père se voit frotter un garçon quand ils s’entretiennent avec les autres écoliers. Deuxième, au cours de sa leçon de l’histoire, la sœur James reçoit l’appel téléphonique du Père Flyne qui appel Donald Miller, un enfant de cœur, au rectorat. Troisième, peu de jours après, la même sœur, lorsqu’elle veille sur les filles dans une leçon de dance, trouve le Père remettre le tricot de James dans le casson cet enfant noir. Elle va donc dire à la sœur Aloysius ses découvertes. Celle dernière va à une rapide conclusion : le Père moleste le garçon. Pourtant, l’attention particulière qu’il donne au garçon n’est d’autre qu’une thérapie pour un accident : Donald a été trouvé en train de boire le vin de messe. Il lui a promis de ne dire à personne. Le pardon c’est la thérapie qu’il lui offre et non le renvoie du group d’enfant de cœurs comme Donald en a peur.
La sœur James est convaincue par la confession du Père. La sœur Aloysius n’est pas du tout changée. Elle cherche le dernier soutien, celui de la mère de Donald, mais la dame est désintéressée au cas. Voir elle apprécie l’aide du Père pour soulager son fils de l’abuse qu’il souffre de son père à la maison. La bataille n’est pas finie. La sœur Aloysius se recourt au mensonge disant qu’elle a contacté une autre sœur de l’ancienne paroisse du Père. La sœur en question partage ses observations sur des inappropriés comportements du Père. Ayant appris que la sœur Aloysius en train de ruiner sa vie, le père se démissionne tel qu’elle souhaite. Après sa dernière homélie d’adieu, il descend saluer les paroissiens. Il sait que ses bonnes intentions sont mal comprises. Ses gestes, toutefois, révèle un visage de l’Eglise qui veut être plus proche du monde malgré l’incompréhension.
Quelques temps après, la sœur Aloysius apprend que le Père Flyn au lieu d’être suspendu du diocèse, a été affecté à une grande paroisse et reçu le soutien de l’évêque pour entamer l’ouverture de l’Eglise. Finalement, à la sœur James qu’elle reconnaît qu’elle a menti d’avoir contacter une sœur de l’ancienne paroisse du Père Flyn. Et puis elle reconnaît, tout en pleurant, que c’est elle qui a le doute. Le doute n’est pas un lieu pour la décision, mais le partage. C’est dans le partage de doute que l’on discerne mieux la chose. La grandeur de l’église Catholique c’est dans ce geste de partage. Le concile de Vatican II affirme le vouloir de l’église de partager ses doutes dans le monde de ce temps sur des questions compliquées d’éthique et morale. Elle invite tous les Chrétiens et tous les hommes au dialogue tout en confessant sa foi. Elle se rend compte qu’elle n’est plus la seule voie du salut, mais elle est un signe du royaume. Le doute est un lieu de s’interroger. Justement c’est un lieu de foi. Notre foi est une foi qui toujours s’interroge, puisque la vérité ne nous appartient pas. C’est à elle que nous nous appartenons. Notre démarche dans l’histoire est donc de nous laisser habiter par cette vérité dans la personne du Jésus Christ.(Tardelly,s.x.)




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the book thief
La menace et la montée du fascisme est une des raisons pour laquelle la Russie a justifié son invasion à Crimea. La présence du néonazisme en Allemagne, bien qu’elle soit minoritaire, est incontestée. En fait le nazisme et tous ceux qui dérivent du totalitarianisme ne sont qu’une nostalgie de l’histoire perdue. Ils s’inscrivent plutôt, il me faut le dire, dans le radicalisme qui n’a pas vraiment sa place dans la démocratie. La voleuse de livres est un film digne de réflexion. Adapté  d’un romain écrit par l’auteur Australien Markus Zusak, The Book Thief (Titre originel), le film nous présente une biographie de Liesel Meminger en Allemagne de la seconde guerre mondiale.
La voleuse de livres est un film qui pourrait tisser la mémoire de ceux qui vivent la guerre ou ceux qui connaissent l’histoire à une longe opposition à la guerre. Qu’elle soit froide ou non, la guerre est une mémoire d’un caractère blessant. Liesel Minger, la protagonist du film est l’icône de l’anti guerre et idéologie. On rencontre son histoire lorsqu’elle et son frère est dans un train pour fuir la guerre. Sa maman les envoyait à une famille d’accueil à Molching tout près du camp Dachau, Munich. Son frère est décédé dans le voyage à cause de la toux. Lors de l’enterrement de son frère, Liesel est séduite par un livre tombée d’un garçon qui fait office d’aide au fossoyeur. Elle a ramassé le livre, le Manuel du Fossoyeur. Pourtant elle ne sait pas lire. Ce vol est premier d’une longe série de vol (d’où le titre). Ici une critique d’idéologie se présente. Toute idéologie est fondée sur l’absence du savoir.
Liesel arrive seul à sa famille d’accueil à la personne des ses parents adoptifs Hans et Rosa Huberman. Hans l’apprenait à lire d’une patience sans précédence. Son amitié avec Rudy Steiner, son voisin à la rue Himmel l’emporte à la joie d’enfance : jouer. Tous les deux courent et rirent comme s’il n’y avait rien à craindre sous les cieux de l’Allemagne du Fuhrer. Rudy adore Jesse Owens, un afro-américain sprinteur  au Jeux Olympique d’été et champion au quelle Hitler a refusé de saluer puisqu’il était noir. A sa mémoire, Rudy s’enduit de charbon et se prend pour un petit Jesse Owens. Ici se voit une révolte silencieuse contre le Fuhrer. Plus tard tant Liesel et Rudy vont partager cette révolte une fois lorsqu’ils auront su combien la guère coût la vie et la future de leur proches.
Son deuxième vol se fait après un bûcher de livres organisé pour l’anniversaire d’Hitler. Elle vient ramasser de la pile de charbons un livre, Le Haussement d'Épaule. Ce vol est aperçu par la femme du maire. Chez elle  Liesel va découvrir une grande bibliothèque jamais vue. Ilsa, la femme du maire, est en fait la cliente fidèle de Rosa, lessiveuse.  Lorsque Liesel va chez elle pour empenner la lessive, Ilsa introduit à elle le goût et le plaisir de la lecture. Liesel va venir plusieurs fois, mais pour voler des livres depuis que le maire arrête la commande de lessive. Le vol est pour Liesel une revanche. Pourtant, Ilsa la laisse faire d’un regard plein de pardon. Dans le dernier livre qu’elle vole, Ilsa écrit un message souhaitant qu’Liesel écrivent sa propre histoire et qu’elle entre par la porte et non par la fenêtre.
C’est avec Max Vandenburg, que Liesel trouve le plaisir d’écrire. Cet homme, un juif, le fils de l’ami proche de Hans. Il vient se réfugier au sous-sol de la maison. Il arrive à la maison grâce au livre Mein Kampf. Liesel le voit dormir avec le livre. D’une grande curiosité elle veut la voler. Il sera donné à elle plus tard lorsque le contenu sera tout brossé et sur le quelle Max écrit son livre. Sur une mémoire blessée, une mémoire de la brutalité d’une idéologie, Max écrit une nouvelle histoire dédoublée par son amitié avec la petite Liesel. Et Liesel, quant à elle, est peut-être la maîtresse de l’histoire. Elle découvre le visage de l’amour lorsque la guère s’endurcit sans pitié dans le cœur des hommes. Tant que le plaisir de la lecture se voit diminuer à l’âge de la technologie numérique, la voleuse de livres est un rappel à sauver le temps de la lecture pour ceux qui ne veulent pas s’en passer de l’histoire.
(Tardelly,s.x.)




l'ennuie, c'est s'ouvrir au mystère de soi

De nos jours, la montée du radicalisme est inquiétante. On ne peut pas le limiter dans un seul domaine religieux, mais aussi dans d’autres domaines, même non-croyants. Au fond, l’idéologie n’est jamais morte. Elle prend une autre forme aujourd’hui. Le radicalisme religieux n’est qu’une des ses manifestations. La religion, quant à elle, qui n’intègre pas le dialogue avec la raison, porte en elle-même le germe de l’idéologie pour la quelle tous les moyens sont justifiés. Le récent horrible assassinat à Londres, condamnés par tous, ainsi que les réactions des extrêmes droits voulant se débarrasser des immigrés, n’en donne qu’un exemple même s’il n’est pas du tout correct d’identifier le radicalisme au terrorisme, pire encore, aux certaines religions.   
Il est curieux de constater que le phénomène du radicalisme touche bien plus souvent les jeunes que les autres âges. Peut-être dans le contexte de changement rapide, d’évolution néfaste d’économie et de technologie, nos jeunes sont tiraillés dans deux côtés opposés. D’un côté, ils doivent rester dans le jardin de leur religion et de leur culture d’appartenance chacune avec ses exigences normatives, de l’autre côté, le style de vie que le progrès propose, les séduit. Il semble que deux côtés se concurrent pour vider les jeunes de leur ennuie. Ce dernier est quelque chose d’humain, dont on s’y fie souvent parce qu’il signale le vide, l’impuissance à agir, la mélancolie, la lassitude.  Pourtant, il est nécessaire, voire fondamentale dans notre vie. Il fait partie de son « être dans le monde ». Il est le lieu de rencontre véritable de l’homme avec Dieu. J’aime beaucoup la parole de Jésus s’adressant aux pharisiens à propos de l’impureté : « ce qui rend l’homme impur n’est pas quelque chose de l’extérieur mais  ce qui vient de l’intérieur ». Le bien et le mal paraissent se concurrent pour gagner ce terra incognita de l’existence humaine.
Le radicalisme tant religieux qu’idéologique s’inscrit dans la quête de l’ennuie. Imaginez combien des hommes en chômage ou dans une situation de précarité économique sont facilement séduits aux prédications justifiant tous les moyens possibles pour acquérir à un bonheur instantané. On préfère mourir martyre et acquérir la récompense céleste à rester dans la misère dont la solution sur terre est impossible. La religion est souvent instrumentalisée pour nourrir l’incapacité d’agir, pour nourrir l’ennuie. La violence au nom de la religion s’y explique. Je suis de ceux qui croient que jamais une véritable religion n’alimente l’idée et l’acte de violence. Une religion comme telle est une religion inhumaine, parce qu’elle contredit la raison humaine, celle qui devrait orienter celui-ci vers le bonheur.  
De son côté, l’idéologie du progrès veut assiéger à cet ennuie avec des divertissements  massifs souvent illusoires. Il insère aussi la mentalité instantanée qui ne laisse pas vraiment l’envie de vivre dans la durée dans l’exigence de travail et dans souffrance. Beaucoup de jeunes veulent être « stars » à l’american idol, à la The Voice, oubliant combien de travail exigé pour vraiment l’être. La culture moderne est marquée par la tendance spectaculaire : tout le monde veut être vu. Il y a par conséquent le culte d’image ; un nouvel narcissisme. L’industrie de divertissement en profite pour gagner plus de profit. Malheureusement, au lieu de faire disparaître l’ennuie, le progrès le crée et le multiplie davantage. Nos contemporains deviennent dépendants de ces divertissements qu’ils n’arrivent pas rester seul devant l’ennuie qui ne nous échappe jamais, et qui leur devient plus en plus un malaise.
Aujourd’hui nous fêtons la solennité de la Sainte Trinité.  La foi chrétienne prend sa source à la rencontre avec Dieu que nous a révélé Jésus Christ dans son Esprit Saint. Le mot « Trinité » ne se trouve aucunement dans la Bible, mais Jésus a laissé des traces dans toute son existence terrestre, de par sa vie, sa mort et sa résurrection. Sur la croix, Jésus nous révèle le Dieu d’amour, une opposition à toutes les religions qui tentent d’enfermer Dieu dans son « tout puissance ». En Jésus nous contemplons Dieu fait homme, Dieu qui nous aime tellement qu’il donne son fils mort sur la croix pour notre salut. Notre Dieu est un Dieu qui n’est jamais solitaire. Le terme trinité découle de la réalité de Dieu comme communion d’amour. Dieu est la source de l’amour parce qu’Il est amour qui crée et qui nous donne l’existence. Cet amour n’est pas seulement un acte de se donner mais une personne qui s’est donnée. Parce qu’il est un don, cet amour engendre le Fils, la pleine manifestation de l’amour de Dieu pour nous. L’amour de Dieu et le Fils c’est l’Esprit Saint qui à son tour nous amène dans la même mouvance de l’amour.
La réalité trinitaire est inhérente dans notre existence humaine. Nous sommes  un être tendu et orienté vers la rencontre. L’homme, par sa définition, est un être de rencontre, c'est-à-dire un être qui se fait face à face, se met à une situation cum, avec l’autre. L’ennuie en est la manifestation. L’ennuie n’est pas du tout  l’oisiveté. Il est une réalité dans la quelle chacun de nous est dans un face à face avec lui-même. Il appelle à creuseur la profondeur de soi-même. Il manifeste notre « être réfléchi ». L’ennuie nous offre l’occasion unique de se ressourcer. L’ennuie nous invite à un retour sur soi, pour écouter  ce que notre « soi » dit de nous. L’ennuie ne nous promet pas la rêverie, ni d’illusion virtuelle ou imagination hollywodienne. Il marque toujours un point d’arrêt pour revisiter notre vie, et ainsi pour préparer la rencontre avec l’autre. L’ennuie nous ouvre le chemin de communion avec soi-même et sans doute avec notre Dieu de communion.
Au lendemain de la tuerie de Londres, beaucoup de gens ont visité le lieu du drame en posant plusieurs de fleurs rouges, signes d’amour, d’affection et de sympathie. Ces gens-là sont des témoins de ceux qui sont capables d’accueillir ce que l’ennuie leur offre, ce que la tristesse, la colère d’un tel drame, l’angoisse suscitent en eux. L’ennuie né d’un tel drame les pousse à une rencontre avec l’amour, la fraternité universelle qui ne donne aucune place à la violence, ni à la peur.     



crying

C’est un peu le titre d’une chanson d’amour que j’aime dès mon enfance à force d’écouter assez fréquemment de la musique. Cette chanson rejoint de part et d’autre cette parole de Jésus « vous serez dans le deuil et les larmes pendant que le monde se réjouira. Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse deviendra joie ». Elle met notre identité chrétienne en opposition avec celle du monde. Le monde, au sens propre du mot, est en soi-même bon. Mais, nous savons que dans le langage johannique, le monde symboliquement manifeste toutes les manifestations du mal. Le mal avec toutes ses manifestations peut être imaginé comme « les autoroutes », construits d’une telle façon qu’elles facilitent la circulation rapide, sans arrêt, et sans embouteillage. Dans quelques cités que nous connaissons, les autoroutes sont construites de manières spirales pour gagner et mieux exploiter les espaces.

L’opposition entre la joie du monde et nos larmes caractérise notre identité. Il suffit de regarder autour de nous, au style de vie que nous proposent des publicités commerciales. Elles envahissent nos quotidiennes tellement qu’elles créent en nous le désir sans cesse à y adhérer. Aujourd’hui nous sommes très exposés aux inclinations vers le mal. Nous venons de fêter la fête d’ascension, la monté victorieuse de Jésus au ciel. Cette fête nous fait face à la réalité du mal qui nous propose une autre élévation que je peux formuler comme étant trois portes principales de ces « autoroutes » du mal. Il s’agit du sexe, du pouvoir, et de l’argent. Il suffit de voir nos alentours, d’écouter la causerie de nos amies pour comprendre combien le mariage ou le lien légitime entre un homme et une femme s’est déjà réduit à la quête du sexe. On change le conjoint ou la conjointe comme un chewing gume, on le jette quand la sucrerie est toute avalée.   La valeur est remplacée par le goût. Ce qui est important c’est le plaisir, et non la vie ensemble, la communion où l’amour est travaillé et parfois éprouvé par des malentendus, des conflits appelant à la maturité de tout en chacun. Le pouvoir n’est plus un lieu de service, mais une ocrassions de domination et d’accumulation. L’argent n’est plus moyen, mais le but et l’idole qui occasionne la corruption.

Depuis le cinquième dimanche de pâques, la péricope de l’évangile de St. Jean lue à la messe dominical s’introduit par le premier verset du chapitre 13 – qui est d’ailleurs une introduction à la deuxième partie de l’évangile : le livre de l’heure ou de la gloire : « A l’heure où Jésus passait de ce monde vers son Père ». Cette introduction me paraît très significative. Elle évoque le mystère de la résurrection et enrichit la signification de l’ascension. Il s’agit de la montée ou de l’élévation de Jésus qui se fait en traversant « les autoroutes du mal ». Le passage de Jésus vers son Père n’est pas un passage simple. Il est passé par la souffrance et la mort, il a subi toutes nos conditions humaines, nos inclinations aux péchés et nos maux. Avant de « monter », il est d’abord descendu, même jusqu’à l’enfer. Jésus est descendu jusqu’à la réalité la plus sublime de nos péchés, de nos rejettes de Dieu. Pour reprendre le mot de Hans urs von Balthazar, Jésus a vidé l’enfer.

Sa montée ou son élévation se fait par une descente, qui est celle d’une femme qui enfante un fils. Cette descente est marquée par l’attente d’accouchement pendant neuf mois, et puis par le sacrifice à travers de pratiques de jeûnes alimentaires, par l’entrainement et la discipline, par une attitude de renoncement à plusieurs choses pour pouvoir enfin enfanter le bébé entendu. L’image d’une telle femme souligne la maturité chrétienne qui se détermine par la fidélité dans la durée. Elle est en opposition totale du style de vie de ce monde, où tout, à la fast food, est instantané sans l’apprentissage et le discernement. Cette maturité est nourrie par l’attitude d’humilité comme la femme qui oublie ses douleurs d’enfantement parce qu’elle voit naître l’enfant. La même maturité est nourrie par le renoncement, la discipline et la responsabilité qui sont des entrainements important pour pouvoir enfanter « l’amour du Christ » au monde. De ce fait, nous sommes capables véritablement d’enfanter le Christ au monde.
Il n’est pas du tout facile pour nous aujourd’hui d’enfanter le Christ au monde. Beaucoup d’entre nous se contentent de remplir des obligations cultuelles ou de participer aux activités religieuses. Il  suffit de voir en Afrique, le milieu que je connais actuellement comment les ecclésiastiques se comportent. Ils se contentent de rassasier les besoins spirituelles des fidèles, se concurrent des acteurs de sectes et de nouveaux mouvements religieux pour gagner des adeptes ; se promener en soutane avec un style de vie quasi bourgeoise ou parfois rester tranquille dans le bureau sans trop interroger la situation ambiante avec laquelle l’Evangile de Jésus Christ est toujours en opposition. En voyant tout cela, je me demande, sommes-nous déjà entrés inconsciemment par les trois portes des autoroutes du mal ? Suis-je un fonctionner d’une religion, ou encore un robot d’une institution appelée l’Eglise Catholique ? Ou suis-je celui qui est encore capable d’enfanter Jésus au monde.
Seul Jésus est le chemin vers le Père, la seule autoroute vers la vie éternelle. Pour aller chez le Père, on doit passer par Jésus qui avait traversé les autoroutes du mal. Notre foi en Jésus ne nous prive pas de tentation et d’inclination au mal. Elle nous met en confrontation avec elles. N’ayons pas peur ! Jésus est avec nous dans son Esprit Saint, notre Défenseur qui nous aide à bien discerner au milieu de toutes confusions la présence du Christ ainsi que ses volontés. Nous demandons à l’Esprit Saint le courage comme celui de St. Paul d’annoncer la Bonne Nouvelle de manière toujours créative et innovatrice. Que par sa grâce la souffrance et la joie, l’espoir et le désir de tous les hommes soient aussi la souffrance et la joie de toute l’Église qui les amène tous vers le Christ notre bonheur éternelle. (Tardelly,s.x.)



C’est le titre d’un montage consacré à Benoit XVI après sa décision surprenante de se renoncer à son ministre pétrinien. Il m’est venu à l’esprit lorsque je lisais le début de l’évangile d’aujourd’hui (Jan 14, 23-29) :« à l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père ». Par là, nous sommes introduits dans la deuxième partie de l’évangile de St. Jean qui nous est connue comme le livre de l’heure. Chez Jean, l’heure est un temps de gloire. Il nous rappelle que Jésus va glorifier son Père à travers sa souffrance jusqu’à la croix. Sa gloire c’est d’aimer Dieu le Père jusqu’au bout.
Jésus voulait inviter ses disciples à entrer dans ce mouvement d’amour ; «de passe de ce monde au Père » où le Père est le but, la destination finale : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. » Jésus y montre le lien étroit entre l’amour du Père et la fidélité à sa parole.
Pour le comprendre, souvenons-nous du récit de la transfiguration  lorsque Pierre, ayant vu apparaitre Moïse et Elie, dit « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ; si tu le veux, je vais faire ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie » (Mt 17,4). Chez Jean, le mot « rester» a la même pesanteur que celle du mot «demeurer ». Ces deux mots expriment l’état de communion, d’être en communication avec Dieu. Pierre l’exprime à sa manière. Elle est pourtant unique. Le fait de « rester » en communion avec Jésus, Moïse et Elie, lui produit le bonheur. On pourrait dire que seul celui qui est aimé et qui sait aimer qui est heureux. Ensuite le mot « fidèle » ne peut pas se dissocier du mot «rester». Chez Pierre, il est claire que ce mot n’est pas un mot vide de sens, il nous renvoie tout de suite à l’acte tel que Pierre lui-même nous montre « si tu le veux, je vais faire ici trois tentes ». Ce qui fait notre bonheur c’est de rester fidèle à sa parole. Rester fidèle à sa parole signifie la mettre en pratique. De cette manière, comme Pierre, nous devenons les tentes ou les demeures de Dieu dans le monde.
Nous sommes tous donc invités à entrer dans ce mouvement d’amour qui multiple la présence de Dieu dans le monde assoiffé et affamé de la justice, du pardon, de l’amour et de la paix. Jésus nous laisse exactement son Esprit Saint pour nous accompagner dans la mise en réalisation de cette tâche. L’Esprit Saint est devenu notre Défenseur. Il nous aide toujours à trouver la raison pour défendre la vérité de ce que nous faisons et de ce que nous annonçons.
Oui, parfois, il est vrai, que partir c’est rester. Jésus lui-même nous le montre par ses propres actes. L’évangile d’aujourd’hui nous montre combien un acte d’amour appelle à une attitude d’abandonne à Dieu. Il appelle à une totale confiance et totale humilité à Dieu. Jésus ne voulait pas agir seul. Il a tout simplement accomplis sa mission. Il a obéit à son Père et laissé l’Esprit Saint agir en nous. Lui-même, il a été fidèle à Son Père, à la mission que ce dernier lui avait confiée. De cette manière là qu’il est resté dans la mémoire de notre histoire. Son Esprit qui nous enseigne depuis toujours et nous enseignera tout ce qu’il nous a enseigné à travers sa parole, son évangile. (Tardelly,s.x.)

le poisson et le pain

Après la disparition d’une personne aimée, la déception et la désolation qui s’accompagnent souvent. On se trouve dans une situation d’impuissance. La vérité de notre existence, quelque soit l’affection et l’amour que nous avons envers lui, c’est que nous n’avons jamais la maitrise de son destin ; quelque soit même le pouvoir que nous avons sur elle, nous n’aurons aucune prise sur elle. L’autre reste et restera l’autre. Justement la réalité de la mort qui nous l’affirme. Une fois que l’on est mort, on appartient à l’au-delà.
Jésus est disparu par sa mort. La rumeur qui se circulait tantôt dit qu’il serait vivant et ressuscité et tantôt dit que son dépouille aurait été volée. Cette rumeur, cependant, n’intéressait pas les apôtres. Peut-être parce qu’ils ne comprenaient pas exactement ce qui lui était arrivé. Le sentiment qui les animait à ce moment là est la déception totale. La prise de parole de Pierre qui nous le révèle « Je m’en vais à la pêche ». Les autres disciples tels Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée, et deux autres disciples confirment le même sentiment « Nous allons avec toi ». Quand on est déçu, on sent comme si on descendait d’une hauteur et se trouvait dans une fosse la plus basse. Voilà ce qui s’explique dans l’expérience des apôtres. Ils voulaient tout se dépasser de leur histoire déçue avec Jésus et reprendre leurs vieilles habitudes. Le résultat est bien clair. Ils passèrent la nuit sans rien prendre. (Jn 21,1-19).
Et pourtant, nous dit l’évangile, Jésus était là sur le rivage. Les disciples, malheureusement, ne le reconnaissaient pas. Jésus les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? ». C’est une question qui devrait leur déclencher une certaine mémoire de leur passé avec Jésus. La progression du récit nous aide à en saisir le lien avec le récit de la multiplication du pain lorsque Jésus demandait à Philippe, «D’où nous procurerons-nous des pains pour que mangent ces gens ? » (Jn 6,1-15). La réponse des disciples dans l’épisode de la multiplication du pain là est aussi négative que leur réponse dans ce récit : « Non ». Ils n’ont pas de poisson tel qu’ils n’avaient pas de pain pour nourrir tant du monde qui suivaient Jésus. De même que Jésus leur avaient demandé de chercher le pain, de même ils leur demandent de chercher le poisson, de jeter le filet une fois de plus. Seul le disciple que Jésus aimait qui a saisi un rappel à partir de ce qu’il est en train de voir. Tant de poisson lui rappel le même Jésus qui avait multiplié le pain. C’est à la suite de l’ordre de Jésus qu’il a pu le reconnaître : « c’est le Seigneur ». Il est cependant curieux de remarquer que le disciple que Jésus aimait ne prononçait pas le nom « Jésus », mais plutôt « Seigneur ». Cela pourrait signifier sa foi en la résurrection de Jésus, qui est devenu Seigneur.
Simon Pierre nous présente une réaction intéressante. Ayant entendu que c’était le Seigneur, il a fait le même geste que celui qu’il avait fait lorsqu’il suivait Jésus pour la première fois. Il a abandonné sa barque et s’est jeté à l’eau pour aller à la rencontre du même Jésus qu’il venait de trahir. Se jeter à l’eau est une attitude d’humilité et de reconnaissance de sa faiblesse et de son péché. N’oubliez pas que l’eau de la mer dans le langage biblique représente le mal ou le péché. Ce n’est qu’après cette confession de Pierre que viennent les autres disciples avec le filet plein de poisson. Ils ramènent avec eux aussi les hommes et les femmes sauvés du mal. Tous les chrétiens se rangent derrière Pierre et les apôtres comme à la fois les pécheurs pardonnés et les enfants de Dieu.
Entre les disciples et Jésus ressuscité s’entrepose « un feu du poisson posé dessus, et du pain. C’est l’eucharistie qui actualise la rencontre entre nous et le ressuscité. Les disciples, ayant débarqué de la barque, ont déjà trouvé Jésus avec du poisson et du pain. Ils croyaient, peut-être qu’avec leurs poissons que Jésus allait leur préparer à manger. Jésus, pourtant, leur donne le pain et le poisson à manger. L’eucharistie est tout d’abord le don de soi de Jésus. Il actualise et rend présent le sacrifice du Christ, mort sur la croix pour nous sauver. Ce qui vient après, c’est notre vie qui doit être une offrande d’amour. A cela intervient l’offrande des disciples : les poissons qu’ils viennent de pêcher. Jésus demande aux disciples de lui porter les poissons pour en faire son corps. Si nous prêtons bien attentions au début de la prière eucharistique, nous comprendrons bien ce que cela signifie. Le prêtre, agissant à la personne du Christ, dit « Sanctifie ces offrandes qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang du Christ notre Seigneur ». Il est bien clair donc que le corps ressuscité du Christ n’est que visible dans l’eucharistie. Pour le reconnaître et le contempler, il nous faut l’écoute de sa parole. C’est pour cela que l’eucharistie est précédée par la liturgie de la parole.
Enfin, en tant que sommet et centre de la vie chrétienne, l’eucharistie rassemble tous les chrétiens avec leurs peines, leur joie, leurs souffrances et leurs luttes quotidiennes pour pouvoir constituer avec lui un nouveau pain pour le monde. L’eucharistie nous rend un alter christi, un autre Christ pour le monde. Comme par sa mort le Christ nous échappe, sa résurrection nous échappe. Mais, ce dernier est toute une autre chose. Jésus ne reste pas seulement autre, mais il devient aussi nôtre. Donc sa résurrection nous transforme en être nouveau. Et la nouveauté de notre existence doit s’exprimer dans nos luttes contre le mal pour pouvoir faire régner l’amour de Dieu dans notre monde. (Yaoundé, 14-4-2013) Tardelly,s.x.

retire tes sandales

La souffrance est un vieux problème de l’humanité dont chaque homme à travers l’histoire porte le différent regard et cherche la solution, ou bien encore donne le sens. Elle est une réalité qui affecte notre existence. Crées que nous sommes, nous sommes déterminés par nos limites (physiques, intellectuelles, psychiques). Notre existence est enveloppée par le temps et l’espace, elle est condamnée à une facticité.
La première lecture du livre d’Exode nous rapporte la réalité de la souffrance que connut le peuple Israël. Moise, un israélite, immigré à Madian à la suite du meurtre du soldat égyptien dont il était l’auteur, connaissait très bien ce que vécut Israël, son peuple en Egypte. Et il en avait son propre regard. La souffrance lui paraît inexplicable.  Elle n’est qu’à fuir. La scène du buisson ardent nous en témoigne (Ex.3,1-15). Moise rencontre l’Ange qui apparaît au milieu d’un feu qui sorte d’un buisson et ce buisson brûle sans se consommer. C’est une chose étonnante. Normalement, un buisson qui brûle devrait se consommer. Mais, ce n’est pas le cas de ce qu’il a vu. Cela serait équivalent de ce que Moise pense de la souffrance. De même le buisson qui brûle doit se consommer, de même la souffrance devrait consommer l’homme ou le mettre en péril. Il n’en y a plus d’espoir. Le geste de Moise, de s’approcher curieusement pour examiner le fait du buisson mystérieux, révèle d’autre part sa quête du sens. Le sens de la souffrance, existe-il ?
La réponse de Dieu est surprenante. « Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est une terre sainte». Elle est tout d’abord de l’ordre d’interdiction. L’homme, comme Moise, n’est pas vraiment à la mesure de maîtriser la réalité de la souffrance. L’homme n’est pas Dieu, et il ne peut pas prendre la place de Dieu pour donner le sens et la solution à la souffrance. L’homme, tel que nous montre la suite du geste de Moise, ne peut qu’en fuir. Moise se voile le visage. Nous tous, nous n’aimons pas souffrir, ni souffrir avec les autres. La souffrance de son peuple, pour Moise est quelque chose à oublier, à ne plus regarder.
La suite de cette réponse montre l’attitude contraire. « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descende pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre spacieuse et fertile ». Face à la souffrance de son peuple, Dieu décide d’intervenir. Dieu n’est pas un Dieu spectateur devant la souffrance de l’homme.  La demande de retirer les sandales est finalement une invitation à abandonner notre faux regard de la souffrance, même tous nos faux regards du monde. Chacun de nous est invité à enlever nos sandales pour pouvoir découvrir l’univers de Dieu, pour pouvoir sentir sa présence. Là où nous sommes, tant que nos pieds foulent encore la terre, Dieu est avec nous, malgré nos souffrances.
                La première lecture nous fait entrer donc dans la pleine identité de Dieu. Dieu se présente à Moise comme « Je suis ». Le « je suis » de Dieu n’est pas une simple existence. La manière de Dieu d’exister ou d’être n’est d’autre que de voir, entendre, descendre et libérer. Cela interroge, à mon humble avis, toute la philosophie du sujet qui magnifie la primauté du sujet et qui relative l’autrui. Quand Dieu se présente comme « Je suis », il nous implique, il nous fait participer dans son être pour nous porter le salut.
Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens nous fait comprendre que dans  cet acte de révélation de Dieu, s’est fait connaître déjà le Christ (1Co 10,1-12). Cette lecture est possible du fait que l’acte de descendre pour libérer est propre au Messie. Jésus Christ s’est présenté déjà de manière implicite dans l’histoire d’Israël. Cette histoire est marquée par le péché et l’infidélité d’Israël. Cette histoire d’infidélité devrait nous servir d’exemple pour notre conversion.
« Retire les sandales » est un appel à conversion. Dans l’évangile, Jésus nous explique que la conversion est une nécessité qui concerne tout le monde sans exception. Dans l’évangile, il nous est raconté le sort des Galiléens assassinés par Pilate lorsqu’ils étaient en train de faire leur culte. Les gens lui racontent cette tragédie juste pour lui expliquer qu’il a fallu à ces Galiléens là de subir un tel événement parce qu’ils ont plus péché qu’eux. La nécessité de conversion ne relève pas seulement de sa dimension négative, s’agissant d’une réalité pécheresse de l’homme ou de la réalité de la souffrance – il n’est pas même question de l’état de péché ou de pureté- mais aussi de sa dimension positive, celle de s’identifier à Dieu. La conversion n’est pas seulement un mouvement négatif (du péché), mais un mouvement positif et progressif vers une véritable relation avec Dieu. Se retirer les sandales est un mouvement de s’identifier à Dieu dans sa façon de vivre.
Ce mouvement positif de la conversion est expliqué davantage dans la parabole du figuier et du vigneron (Luc 13,1-9). Le propriétaire de la vigne veut couper le figuier tout simplement parce qu’il n’y trouve pas les fruits : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A qui bon le laisser épuiser le sol ? ». La conversion vise le fruit qui n’est d’autre que la pleine croissance et le total développement de l’homme. D’ailleurs, Dieu est toujours patient pour nous attendre de nous convertir vers lui.
Vivre la conversion dans toutes ses dimensions nous permet de faire face à notre souffrance et celle d’autrui. Elle nous appelle à la responsabilité devant Dieu et devant l’homme, par chacun de nous participe de manière consciente ou inconsciente à sa propre souffrance et celle d’autrui. Elle nous pousse enfin à être libérateurs comme Dieu. Le jeûne, la prière et l’aumône doivent se vivre dans cette perspective de conversion, comme un acte de responsabilité et de la libération. Tardelly,s.x.

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