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| le doute |
« Que
faites-vous quand vous n’êtes pas sûr ? » C’est
ainsi la question clée du Père Flyne dans son homélie à sa
nouvelle paroisse de Bronx, à New York. Il n’est pas clair au
quel passage biblique le Père en fait allusion quand bien même le
film du réalisateur John Patric Shenly se coule de cette question
sur la nature du doute.
La
scène se situe en 1964 au lendemain des deux guerres mondiales et à
l’aube du typhon de Vatican II. L’ambiance d’ouverture
ecclésiale à ce temps se présente à travers du personnage de la
sœur Aloysius Beauvier ( Meryl Streep) d’une part, celui du
Père Flynn et de la jeune sœur James (Amy Adams) d’autre part. Le
premier représente le visage de l’Eglise avant le fameux concile.
Celle-ci fût marquée par la rigidité, le centralisme romain, la
fermeture et la suspicion à la vie du monde. Responsable de l’école
qu’elle était, la sœur Aloysius se montre autoritaire et
punitive. Lors de l’homélie du Père Flyn , vêtue d’une
robe noire, elle s’approche et frappe les écoliers qui sont
inattentives. L’ombre de l’inquisition à une passée de notre
Eglise s’y fait sentir. Par contre, le visage souriant de James
nous dit autre chose. Elle semble touchée par la question. Et bien,
elle va en évoquer l’idée dans sa première leçon de l’histoire
quand elle dira « On n’a rien à avoir peur que la peur
elle-même ». Sa patience et sa jeunesse nous font percevoir le
rayon de l’aube de Vatican II.
C’est
le père Flyn, le protagoniste, qui nous amène à sentir le
printemps de l’Eglise. Sa proximité avec ses paroissiens, avec les
écoliers de l’établissement paroissiale, ses blagues et son
amitié avec les enfants de cœurs sont des pistes à la ‘décente
de l’Eglise à l’enfer’. Pour la sœur Aloysius, cette décente
est un scandale. Le problème se déploie à la table du couvent des
sœurs de Charité. La sœur Aloysius est curieuse de la raison pour
laquelle le Père Flyn prêche sur le doute. Elle souhaite donc que
la communauté mette ses yeux à ce prêtre pour en trouver des
indices possibles.
L’enquête
commence. Première, devant les yeux de la sœur Aloysius, le père
se voit frotter un garçon quand ils s’entretiennent avec les
autres écoliers. Deuxième, au cours de sa leçon de l’histoire,
la sœur James reçoit l’appel téléphonique du Père Flyne qui
appel Donald Miller, un enfant de cœur, au rectorat. Troisième,
peu de jours après, la même sœur, lorsqu’elle veille sur les
filles dans une leçon de dance, trouve le Père remettre le tricot
de James dans le casson cet enfant noir. Elle va donc dire à la
sœur Aloysius ses découvertes. Celle dernière va à une rapide
conclusion : le Père moleste le garçon. Pourtant, l’attention
particulière qu’il donne au garçon n’est d’autre qu’une
thérapie pour un accident : Donald a été trouvé en train de
boire le vin de messe. Il lui a promis de ne dire à personne. Le
pardon c’est la thérapie qu’il lui offre et non le renvoie du
group d’enfant de cœurs comme Donald en a peur.
La
sœur James est convaincue par la confession du Père. La sœur
Aloysius n’est pas du tout changée. Elle cherche le dernier
soutien, celui de la mère de Donald, mais la dame est désintéressée
au cas. Voir elle apprécie l’aide du Père pour soulager son fils
de l’abuse qu’il souffre de son père à la maison. La
bataille n’est pas finie. La sœur Aloysius se recourt au mensonge
disant qu’elle a contacté une autre sœur de l’ancienne paroisse
du Père. La sœur en question partage ses observations sur des
inappropriés comportements du Père. Ayant appris que la sœur
Aloysius en train de ruiner sa vie, le père se démissionne tel
qu’elle souhaite. Après sa dernière homélie d’adieu, il
descend saluer les paroissiens. Il sait que ses bonnes intentions
sont mal comprises. Ses gestes, toutefois, révèle un visage de
l’Eglise qui veut être plus proche du monde malgré
l’incompréhension.
Quelques
temps après, la sœur Aloysius apprend que le Père Flyn au lieu
d’être suspendu du diocèse, a été affecté à une grande
paroisse et reçu le soutien de l’évêque pour entamer l’ouverture
de l’Eglise. Finalement, à la sœur James qu’elle reconnaît
qu’elle a menti d’avoir contacter une sœur de l’ancienne
paroisse du Père Flyn. Et puis elle reconnaît, tout en pleurant,
que c’est elle qui a le doute. Le doute n’est pas un lieu pour la
décision, mais le partage. C’est dans le partage de doute que l’on
discerne mieux la chose. La grandeur de l’église Catholique c’est
dans ce geste de partage. Le concile de Vatican II affirme le vouloir
de l’église de partager ses doutes dans le monde de ce temps sur
des questions compliquées d’éthique et morale. Elle invite tous
les Chrétiens et tous les hommes au dialogue tout en confessant sa
foi. Elle se rend compte qu’elle n’est plus la seule voie du
salut, mais elle est un signe du royaume. Le doute est un lieu de
s’interroger. Justement c’est un lieu de foi. Notre foi est une
foi qui toujours s’interroge, puisque la vérité ne nous
appartient pas. C’est à elle que nous nous appartenons. Notre
démarche dans l’histoire est donc de nous laisser habiter par
cette vérité dans la personne du Jésus Christ.(Tardelly,s.x.)
.
Libellés : le doute
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| the book thief |
La menace et la montée du fascisme est une des
raisons pour laquelle la Russie a justifié son invasion à Crimea. La présence
du néonazisme en Allemagne, bien qu’elle soit minoritaire, est
incontestée. En fait le nazisme et tous ceux qui dérivent du totalitarianisme
ne sont qu’une nostalgie de l’histoire perdue. Ils s’inscrivent plutôt, il me
faut le dire, dans le radicalisme qui n’a pas vraiment sa place dans la démocratie.
La voleuse de livres est un film digne de réflexion. Adapté d’un romain écrit par l’auteur Australien Markus
Zusak, The Book Thief (Titre
originel), le film nous présente une biographie de Liesel Meminger en Allemagne
de la seconde guerre mondiale.
La voleuse de livres est un film qui pourrait
tisser la mémoire de ceux qui vivent la guerre ou ceux qui connaissent
l’histoire à une longe opposition à la guerre. Qu’elle soit froide ou non, la
guerre est une mémoire d’un caractère blessant. Liesel Minger, la
protagonist du film est l’icône de l’anti guerre et idéologie. On rencontre son
histoire lorsqu’elle et son frère est dans un train pour fuir la guerre. Sa
maman les envoyait à une famille d’accueil à Molching tout près du
camp Dachau, Munich. Son frère est décédé dans le voyage à cause de la toux.
Lors de l’enterrement de son frère, Liesel est séduite par un livre tombée d’un
garçon qui fait office d’aide au fossoyeur. Elle a ramassé le livre, le Manuel du Fossoyeur. Pourtant elle ne
sait pas lire. Ce vol est premier d’une longe série de vol (d’où le titre).
Ici une critique d’idéologie se présente. Toute idéologie est fondée sur l’absence
du savoir.
Liesel arrive seul à sa famille d’accueil à la
personne des ses parents adoptifs Hans et Rosa Huberman. Hans l’apprenait à
lire d’une patience sans précédence. Son amitié avec Rudy Steiner, son voisin à
la rue Himmel l’emporte à la joie d’enfance : jouer. Tous les deux courent
et rirent comme s’il n’y avait rien à craindre sous les cieux de l’Allemagne du
Fuhrer. Rudy adore Jesse Owens, un afro-américain
sprinteur au Jeux Olympique d’été et
champion au quelle Hitler a refusé de saluer puisqu’il était noir. A sa mémoire,
Rudy s’enduit de charbon et se prend pour un petit Jesse Owens. Ici se voit une
révolte silencieuse contre le Fuhrer. Plus
tard tant Liesel et Rudy vont partager cette révolte une fois lorsqu’ils auront
su combien la guère coût la vie et la future de leur proches.
Son deuxième vol se fait après un bûcher de livres
organisé pour l’anniversaire d’Hitler. Elle vient ramasser de la pile de
charbons un livre, Le Haussement d'Épaule. Ce vol est aperçu par la femme du maire. Chez elle Liesel va
découvrir une grande bibliothèque jamais vue. Ilsa, la femme du maire, est en
fait la cliente fidèle de Rosa, lessiveuse. Lorsque Liesel va chez elle pour empenner la
lessive, Ilsa introduit à elle le goût et le plaisir de la lecture. Liesel va
venir plusieurs fois, mais pour voler des livres depuis que le maire arrête la
commande de lessive. Le vol est pour Liesel une revanche. Pourtant, Ilsa la
laisse faire d’un regard plein de pardon. Dans le dernier livre qu’elle vole,
Ilsa écrit un message souhaitant qu’Liesel écrivent sa propre histoire et qu’elle
entre par la porte et non par la fenêtre.
C’est avec Max
Vandenburg, que Liesel trouve le plaisir d’écrire. Cet homme, un juif, le fils
de l’ami proche de Hans. Il vient se réfugier au sous-sol de la maison. Il
arrive à la maison grâce au livre Mein Kampf. Liesel le voit dormir avec
le livre. D’une grande curiosité elle veut la voler. Il sera donné à elle plus
tard lorsque le contenu sera tout brossé et sur le quelle Max écrit son
livre. Sur une mémoire blessée, une mémoire de la brutalité d’une idéologie, Max
écrit une nouvelle histoire dédoublée par son amitié avec la petite Liesel. Et
Liesel, quant à elle, est peut-être la maîtresse de l’histoire. Elle découvre le
visage de l’amour lorsque la guère s’endurcit sans pitié dans le cœur des
hommes. Tant que le plaisir de la lecture se voit diminuer à l’âge de la technologie
numérique, la voleuse de livres est un rappel à sauver le temps de la lecture
pour ceux qui ne veulent pas s’en passer de l’histoire.
(Tardelly,s.x.)
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| l'ennuie, c'est s'ouvrir au mystère de soi |
De nos jours,
la montée du radicalisme est inquiétante. On ne peut pas le limiter dans un
seul domaine religieux, mais aussi dans d’autres domaines, même non-croyants.
Au fond, l’idéologie n’est jamais morte. Elle prend une autre forme
aujourd’hui. Le radicalisme religieux n’est qu’une des ses manifestations. La
religion, quant à elle, qui n’intègre pas le dialogue avec la raison, porte en
elle-même le germe de l’idéologie pour la quelle tous les moyens sont
justifiés. Le récent horrible assassinat à Londres, condamnés par tous, ainsi
que les réactions des extrêmes droits voulant se débarrasser des immigrés, n’en
donne qu’un exemple même s’il n’est pas du tout correct d’identifier le
radicalisme au terrorisme, pire encore, aux certaines religions.
Il est
curieux de constater que le phénomène du radicalisme touche bien plus souvent
les jeunes que les autres âges. Peut-être dans le contexte de changement
rapide, d’évolution néfaste d’économie et de technologie, nos jeunes sont
tiraillés dans deux côtés opposés. D’un côté, ils doivent rester dans le jardin
de leur religion et de leur culture d’appartenance chacune avec ses exigences
normatives, de l’autre côté, le style de vie que le progrès propose, les
séduit. Il semble que deux côtés se concurrent pour vider les jeunes de leur ennuie.
Ce dernier est quelque chose d’humain, dont on s’y fie souvent parce qu’il
signale le vide, l’impuissance à agir, la mélancolie, la lassitude. Pourtant, il est nécessaire, voire
fondamentale dans notre vie. Il fait partie de son « être dans le monde ».
Il est le lieu de rencontre véritable de l’homme avec Dieu. J’aime beaucoup la
parole de Jésus s’adressant aux pharisiens à propos de l’impureté :
« ce qui rend l’homme impur n’est pas quelque chose de l’extérieur
mais ce qui vient de l’intérieur ». Le bien et le mal paraissent se
concurrent pour gagner ce terra incognita
de l’existence humaine.
Le
radicalisme tant religieux qu’idéologique s’inscrit dans la quête de l’ennuie. Imaginez
combien des hommes en chômage ou dans une situation de précarité économique
sont facilement séduits aux prédications justifiant tous les moyens possibles
pour acquérir à un bonheur instantané. On préfère mourir martyre et acquérir la
récompense céleste à rester dans la misère dont la solution sur terre est
impossible. La religion est souvent instrumentalisée pour nourrir l’incapacité
d’agir, pour nourrir l’ennuie. La violence au nom de la religion s’y explique.
Je suis de ceux qui croient que jamais une véritable religion n’alimente l’idée
et l’acte de violence. Une religion comme telle est une religion inhumaine,
parce qu’elle contredit la raison humaine, celle qui devrait orienter celui-ci
vers le bonheur.
De son côté,
l’idéologie du progrès veut assiéger à cet ennuie avec des divertissements massifs souvent illusoires. Il insère aussi
la mentalité instantanée qui ne laisse pas vraiment l’envie de vivre dans la
durée dans l’exigence de travail et dans souffrance. Beaucoup de jeunes veulent
être « stars » à l’american idol, à la The Voice , oubliant combien de travail exigé pour
vraiment l’être. La culture moderne est marquée par la tendance
spectaculaire : tout le monde veut être vu. Il y a par conséquent le culte
d’image ; un nouvel narcissisme. L’industrie de divertissement en profite
pour gagner plus de profit. Malheureusement, au lieu de faire disparaître
l’ennuie, le progrès le crée et le multiplie davantage. Nos contemporains
deviennent dépendants de ces divertissements qu’ils n’arrivent pas rester seul
devant l’ennuie qui ne nous échappe jamais, et qui leur devient plus en plus un
malaise.
Aujourd’hui
nous fêtons la solennité de la Sainte Trinité.
La foi chrétienne prend sa source à la rencontre avec Dieu que nous a
révélé Jésus Christ dans son Esprit Saint. Le mot « Trinité » ne se
trouve aucunement dans la Bible, mais Jésus a laissé des traces dans toute son
existence terrestre, de par sa vie, sa mort et sa résurrection. Sur la croix,
Jésus nous révèle le Dieu d’amour, une opposition à toutes les religions qui
tentent d’enfermer Dieu dans son « tout puissance ». En Jésus nous
contemplons Dieu fait homme, Dieu qui nous aime tellement qu’il donne son fils
mort sur la croix pour notre salut. Notre Dieu est un Dieu qui n’est jamais
solitaire. Le terme trinité découle
de la réalité de Dieu comme communion d’amour. Dieu est la source de l’amour
parce qu’Il est amour qui crée et qui nous donne l’existence. Cet amour n’est
pas seulement un acte de se donner mais une personne qui s’est donnée. Parce
qu’il est un don, cet amour engendre le Fils, la pleine manifestation de
l’amour de Dieu pour nous. L’amour de Dieu et le Fils c’est l’Esprit Saint qui
à son tour nous amène dans la même mouvance de l’amour.
La réalité
trinitaire est inhérente dans notre existence humaine. Nous sommes un être tendu et orienté vers la rencontre.
L’homme, par sa définition, est un être de rencontre, c'est-à-dire un être qui
se fait face à face, se met à une situation cum,
avec l’autre. L’ennuie en est la manifestation. L’ennuie n’est pas du tout l’oisiveté. Il est une réalité dans la quelle
chacun de nous est dans un face à face avec lui-même. Il appelle à creuseur la
profondeur de soi-même. Il manifeste notre « être réfléchi ».
L’ennuie nous offre l’occasion unique de se ressourcer. L’ennuie nous invite à
un retour sur soi, pour écouter ce que
notre « soi » dit de nous. L’ennuie ne nous promet pas la rêverie, ni
d’illusion virtuelle ou imagination hollywodienne. Il marque toujours un point
d’arrêt pour revisiter notre vie, et ainsi pour préparer la rencontre avec
l’autre. L’ennuie nous ouvre le chemin de communion avec soi-même et sans doute
avec notre Dieu de communion.
Au lendemain
de la tuerie de Londres, beaucoup de gens ont visité le lieu du drame en posant
plusieurs de fleurs rouges, signes d’amour, d’affection et de sympathie. Ces
gens-là sont des témoins de ceux qui sont capables d’accueillir ce que l’ennuie
leur offre, ce que la tristesse, la colère d’un tel drame, l’angoisse suscitent
en eux. L’ennuie né d’un tel drame les pousse à une rencontre avec l’amour, la
fraternité universelle qui ne donne aucune place à la violence, ni à la
peur.
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| crying |
C’est un peu
le titre d’une chanson d’amour que j’aime dès mon enfance à force d’écouter
assez fréquemment de la musique. Cette chanson rejoint de part et d’autre cette
parole de Jésus « vous serez dans le deuil et les larmes pendant que le
monde se réjouira. Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse deviendra
joie ». Elle met notre identité chrétienne en opposition avec celle du
monde. Le monde, au sens propre du mot, est en soi-même bon. Mais, nous savons
que dans le langage johannique, le monde symboliquement manifeste toutes les manifestations
du mal. Le mal avec toutes ses manifestations peut être imaginé comme
« les autoroutes », construits d’une telle façon qu’elles facilitent
la circulation rapide, sans arrêt, et sans embouteillage. Dans quelques cités
que nous connaissons, les autoroutes sont construites de manières spirales pour
gagner et mieux exploiter les espaces.
L’opposition
entre la joie du monde et nos larmes caractérise notre identité. Il suffit de
regarder autour de nous, au style de vie que nous proposent des publicités
commerciales. Elles envahissent nos quotidiennes tellement qu’elles créent en
nous le désir sans cesse à y adhérer. Aujourd’hui nous sommes très exposés aux
inclinations vers le mal. Nous venons de fêter la fête d’ascension, la monté
victorieuse de Jésus au ciel. Cette fête nous fait face à la réalité du mal qui
nous propose une autre élévation que je peux formuler comme étant trois portes
principales de ces « autoroutes » du mal. Il s’agit du sexe, du pouvoir, et de l’argent.
Il suffit de voir nos alentours, d’écouter la causerie de nos amies pour
comprendre combien le mariage ou le lien légitime entre un homme et une femme
s’est déjà réduit à la quête du sexe. On change le conjoint ou la conjointe
comme un chewing gume, on le jette
quand la sucrerie est toute avalée. La valeur est remplacée par le goût. Ce qui
est important c’est le plaisir, et non la vie ensemble, la communion où l’amour
est travaillé et parfois éprouvé par des malentendus, des conflits appelant à
la maturité de tout en chacun. Le pouvoir n’est plus un lieu de service, mais
une ocrassions de domination et d’accumulation. L’argent n’est plus moyen, mais
le but et l’idole qui occasionne la corruption.
Depuis le
cinquième dimanche de pâques, la péricope de l’évangile de St. Jean lue à la
messe dominical s’introduit par le premier verset du chapitre 13 – qui est
d’ailleurs une introduction à la deuxième partie de l’évangile : le livre
de l’heure ou de la gloire : « A l’heure où Jésus passait de ce monde
vers son Père ». Cette introduction me paraît très significative. Elle
évoque le mystère de la résurrection et enrichit la signification de
l’ascension. Il s’agit de la montée ou de l’élévation de Jésus qui se fait en
traversant « les autoroutes du mal ». Le passage de Jésus vers son
Père n’est pas un passage simple. Il est passé par la souffrance et la mort, il
a subi toutes nos conditions humaines, nos inclinations aux péchés et nos maux.
Avant de « monter », il est d’abord descendu, même jusqu’à l’enfer. Jésus
est descendu jusqu’à la réalité la plus sublime de nos péchés, de nos rejettes
de Dieu. Pour reprendre le mot de Hans urs von Balthazar, Jésus a vidé l’enfer.
Sa montée ou
son élévation se fait par une descente, qui est celle d’une femme qui enfante
un fils. Cette descente est marquée par l’attente d’accouchement pendant neuf
mois, et puis par le sacrifice à travers de pratiques de jeûnes alimentaires,
par l’entrainement et la discipline, par une attitude de renoncement à
plusieurs choses pour pouvoir enfin enfanter le bébé entendu. L’image d’une
telle femme souligne la maturité chrétienne qui se détermine par la fidélité
dans la durée. Elle est en opposition totale du style de vie de ce monde, où
tout, à la fast food, est
instantané sans l’apprentissage et le discernement. Cette maturité est
nourrie par l’attitude d’humilité comme la femme qui oublie ses douleurs
d’enfantement parce qu’elle voit naître l’enfant. La même maturité est nourrie
par le renoncement, la discipline et la responsabilité qui sont des
entrainements important pour pouvoir enfanter « l’amour du Christ »
au monde. De ce fait, nous sommes capables véritablement d’enfanter le Christ
au monde.
Il n’est pas
du tout facile pour nous aujourd’hui d’enfanter le Christ au monde. Beaucoup
d’entre nous se contentent de remplir des obligations cultuelles ou de
participer aux activités religieuses. Il
suffit de voir en Afrique, le milieu que je connais actuellement comment
les ecclésiastiques se comportent. Ils se contentent de rassasier les besoins
spirituelles des fidèles, se concurrent des acteurs de sectes et de nouveaux
mouvements religieux pour gagner des adeptes ; se promener en soutane avec
un style de vie quasi bourgeoise ou parfois rester tranquille dans le bureau
sans trop interroger la situation ambiante avec laquelle l’Evangile de Jésus
Christ est toujours en opposition. En voyant tout cela, je me demande,
sommes-nous déjà entrés inconsciemment par les trois portes des autoroutes du
mal ? Suis-je un fonctionner d’une religion, ou encore un robot d’une institution
appelée l’Eglise Catholique ? Ou suis-je celui qui est encore capable
d’enfanter Jésus au monde.
Seul Jésus est
le chemin vers le Père, la seule autoroute vers la vie éternelle. Pour aller
chez le Père, on doit passer par Jésus qui avait traversé les autoroutes du
mal. Notre foi en Jésus ne nous prive pas de tentation et d’inclination au mal.
Elle nous met en confrontation avec elles. N’ayons pas peur ! Jésus est
avec nous dans son Esprit Saint, notre Défenseur qui nous aide à bien discerner
au milieu de toutes confusions la présence du Christ ainsi que ses volontés.
Nous demandons à l’Esprit Saint le courage comme celui de St. Paul d’annoncer la Bonne Nouvelle de manière
toujours créative et innovatrice. Que par sa grâce la souffrance et la joie,
l’espoir et le désir de tous les hommes soient aussi la souffrance et la joie
de toute l’Église qui les amène tous vers le Christ notre bonheur
éternelle. (Tardelly,s.x.)
Libellés : ascension
C’est le titre d’un montage
consacré à Benoit XVI après sa décision surprenante de se renoncer à son
ministre pétrinien. Il m’est venu à l’esprit lorsque je lisais le début de
l’évangile d’aujourd’hui (Jan 14, 23-29) :« à l’heure où Jésus
passait de ce monde à son Père ». Par là, nous sommes introduits dans la
deuxième partie de l’évangile de St. Jean qui nous est connue comme le livre de
l’heure. Chez Jean, l’heure est un temps de gloire. Il nous rappelle que Jésus
va glorifier son Père à travers sa souffrance jusqu’à la croix. Sa gloire c’est
d’aimer Dieu le Père jusqu’au bout.
Jésus voulait inviter ses
disciples à entrer dans ce mouvement d’amour ; «de passe de ce monde au
Père » où le Père est le but, la destination finale : « Si
quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous
viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas
ne restera pas fidèle à mes paroles. » Jésus y montre le lien étroit entre
l’amour du Père et la fidélité à sa parole.
Pour le comprendre,
souvenons-nous du récit de la transfiguration
lorsque Pierre, ayant vu apparaitre Moïse et Elie, dit « Seigneur,
il est heureux que nous soyons ici ; si tu le veux, je vais faire ici
trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie » (Mt 17,4).
Chez Jean, le mot « rester» a la même pesanteur que celle du mot
«demeurer ». Ces deux mots expriment l’état de communion, d’être en communication
avec Dieu. Pierre l’exprime à sa manière. Elle est pourtant unique. Le fait de
« rester » en communion avec Jésus, Moïse et Elie, lui produit le
bonheur. On pourrait dire que seul celui qui est aimé et qui sait aimer qui est
heureux. Ensuite le mot « fidèle » ne peut pas se dissocier du mot
«rester». Chez Pierre, il est claire que ce mot n’est pas un mot vide de sens,
il nous renvoie tout de suite à l’acte tel que Pierre lui-même nous montre « si
tu le veux, je vais faire ici trois tentes ». Ce qui fait notre bonheur
c’est de rester fidèle à sa parole. Rester fidèle à sa parole signifie la
mettre en pratique. De cette manière, comme Pierre, nous devenons les tentes ou
les demeures de Dieu dans le monde.
Nous sommes tous donc invités à
entrer dans ce mouvement d’amour qui multiple la présence de Dieu dans le monde
assoiffé et affamé de la justice, du pardon, de l’amour et de la paix. Jésus
nous laisse exactement son Esprit Saint pour nous accompagner dans la mise en
réalisation de cette tâche. L’Esprit Saint est devenu notre Défenseur. Il nous
aide toujours à trouver la raison pour défendre la vérité de ce que nous
faisons et de ce que nous annonçons.
Oui, parfois, il est vrai, que
partir c’est rester. Jésus lui-même nous le montre par ses propres actes.
L’évangile d’aujourd’hui nous montre combien un acte d’amour appelle à une
attitude d’abandonne à Dieu. Il appelle à une totale confiance et totale
humilité à Dieu. Jésus ne voulait pas agir seul. Il a tout simplement accomplis
sa mission. Il a obéit à son Père et laissé l’Esprit Saint agir en nous.
Lui-même, il a été fidèle à Son Père, à la mission que ce dernier lui avait
confiée. De cette manière là qu’il est resté dans la mémoire de notre histoire.
Son Esprit qui nous enseigne depuis toujours et nous enseignera tout ce qu’il
nous a enseigné à travers sa parole, son évangile. (Tardelly,s.x.)
Libellés : abandon de soi
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| le poisson et le pain |
Après la disparition d’une personne aimée, la
déception et la désolation qui s’accompagnent souvent. On se trouve dans une
situation d’impuissance. La vérité de notre existence, quelque soit l’affection
et l’amour que nous avons envers lui, c’est que nous n’avons jamais la maitrise
de son destin ; quelque soit même le pouvoir que nous avons sur elle, nous
n’aurons aucune prise sur elle. L’autre reste et restera l’autre. Justement la
réalité de la mort qui nous l’affirme. Une fois que l’on est mort, on
appartient à l’au-delà.
Jésus est disparu par sa mort. La rumeur qui se
circulait tantôt dit qu’il serait vivant et ressuscité et tantôt dit que son
dépouille aurait été volée. Cette rumeur, cependant, n’intéressait pas les
apôtres. Peut-être parce qu’ils ne comprenaient pas exactement ce qui lui était
arrivé. Le sentiment qui les animait à ce moment là est la déception totale. La
prise de parole de Pierre qui nous le révèle « Je m’en vais à la
pêche ». Les autres disciples tels Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée,
et deux autres disciples confirment le même sentiment « Nous allons avec
toi ». Quand on est déçu, on sent comme si on descendait d’une hauteur et
se trouvait dans une fosse la plus basse. Voilà ce qui s’explique dans l’expérience
des apôtres. Ils voulaient tout se dépasser de leur histoire déçue avec Jésus
et reprendre leurs vieilles habitudes. Le résultat est bien clair. Ils passèrent
la nuit sans rien prendre. (Jn 21,1-19).
Et pourtant, nous dit l’évangile, Jésus était là
sur le rivage. Les disciples, malheureusement, ne le reconnaissaient pas. Jésus
les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de
poisson ? ». C’est une question qui devrait leur déclencher une
certaine mémoire de leur passé avec Jésus. La progression du récit nous aide à
en saisir le lien avec le récit de la multiplication du pain lorsque Jésus
demandait à Philippe, «D’où nous procurerons-nous des pains pour que mangent
ces gens ? » (Jn 6,1-15). La réponse des disciples dans l’épisode de
la multiplication du pain là est aussi négative que leur réponse dans ce
récit : « Non ». Ils n’ont pas de poisson tel qu’ils
n’avaient pas de pain pour nourrir tant du monde qui suivaient Jésus. De même
que Jésus leur avaient demandé de chercher le pain, de même ils leur demandent
de chercher le poisson, de jeter le filet une fois de plus. Seul le disciple
que Jésus aimait qui a saisi un rappel à partir de ce qu’il est en train de
voir. Tant de poisson lui rappel le même Jésus qui avait multiplié le pain.
C’est à la suite de l’ordre de Jésus qu’il a pu le
reconnaître : « c’est le Seigneur ». Il est cependant
curieux de remarquer que le disciple que Jésus aimait ne prononçait pas le nom
« Jésus », mais plutôt « Seigneur ». Cela pourrait
signifier sa foi en la résurrection de Jésus, qui est devenu Seigneur.
Simon Pierre nous présente une réaction
intéressante. Ayant entendu que c’était le Seigneur, il a fait le même geste
que celui qu’il avait fait lorsqu’il suivait Jésus pour la première fois. Il a
abandonné sa barque et s’est jeté à l’eau pour aller à la rencontre du même
Jésus qu’il venait de trahir. Se jeter à l’eau est une attitude d’humilité et
de reconnaissance de sa faiblesse et de son péché. N’oubliez pas que l’eau de
la mer dans le langage biblique représente le mal ou le péché. Ce n’est
qu’après cette confession de Pierre que viennent les autres disciples avec le
filet plein de poisson. Ils ramènent avec eux aussi les hommes et les femmes
sauvés du mal. Tous les chrétiens se rangent derrière Pierre et les apôtres
comme à la fois les pécheurs pardonnés et les enfants de Dieu.
Entre les disciples et Jésus ressuscité
s’entrepose « un feu du poisson posé dessus, et du pain. C’est
l’eucharistie qui actualise la rencontre entre nous et le ressuscité. Les
disciples, ayant débarqué de la barque, ont déjà trouvé Jésus avec du poisson
et du pain. Ils croyaient, peut-être qu’avec leurs poissons que Jésus allait
leur préparer à manger. Jésus, pourtant, leur donne le pain et le poisson à
manger. L’eucharistie est tout d’abord le don de soi de Jésus. Il actualise et
rend présent le sacrifice du Christ, mort sur la croix pour nous sauver. Ce qui
vient après, c’est notre vie qui doit être une offrande d’amour. A cela
intervient l’offrande des disciples : les poissons qu’ils viennent de
pêcher. Jésus demande aux disciples de lui porter les poissons pour en faire
son corps. Si nous prêtons bien attentions au début de la prière eucharistique,
nous comprendrons bien ce que cela signifie. Le prêtre, agissant à la personne
du Christ, dit « Sanctifie ces offrandes qu’elles deviennent pour nous le
corps et le sang du Christ notre Seigneur ». Il est bien clair donc que le
corps ressuscité du Christ n’est que visible dans l’eucharistie. Pour le
reconnaître et le contempler, il nous faut l’écoute de sa parole. C’est pour
cela que l’eucharistie est précédée par la liturgie de la parole.
Enfin, en tant que sommet et centre de la vie
chrétienne, l’eucharistie rassemble tous les chrétiens avec leurs peines, leur
joie, leurs souffrances et leurs luttes quotidiennes pour pouvoir constituer
avec lui un nouveau pain pour le monde. L’eucharistie nous rend un alter
christi, un autre Christ pour le monde. Comme par sa mort le Christ nous
échappe, sa résurrection nous échappe. Mais, ce dernier est toute une autre
chose. Jésus ne reste pas seulement autre, mais il devient aussi nôtre. Donc sa
résurrection nous transforme en être nouveau. Et la nouveauté de notre existence
doit s’exprimer dans nos luttes contre le mal pour pouvoir faire régner l’amour
de Dieu dans notre monde. (Yaoundé, 14-4-2013) Tardelly,s.x.
Libellés : alter christi
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| retire tes sandales |
La souffrance est un vieux problème de l’humanité
dont chaque homme à travers l’histoire porte le différent regard et cherche la
solution, ou bien encore donne le sens. Elle est une réalité qui affecte notre
existence. Crées que nous sommes, nous sommes déterminés par nos limites
(physiques, intellectuelles, psychiques). Notre existence est enveloppée par le
temps et l’espace, elle est condamnée à une facticité.
La première lecture du livre d’Exode nous rapporte
la réalité de la souffrance que connut le peuple Israël. Moise, un israélite,
immigré à Madian à la suite du meurtre du soldat égyptien dont il était
l’auteur, connaissait très bien ce que vécut Israël, son peuple en Egypte. Et
il en avait son propre regard. La souffrance lui paraît inexplicable. Elle n’est qu’à fuir. La scène du buisson
ardent nous en témoigne (Ex.3,1-15). Moise rencontre l’Ange qui apparaît au
milieu d’un feu qui sorte d’un buisson et ce buisson brûle sans se consommer.
C’est une chose étonnante. Normalement, un buisson qui brûle devrait se
consommer. Mais, ce n’est pas le cas de ce qu’il a vu. Cela serait équivalent
de ce que Moise pense de la souffrance. De même le buisson qui brûle doit se
consommer, de même la souffrance devrait consommer l’homme ou le mettre en
péril. Il n’en y a plus d’espoir. Le geste de Moise, de s’approcher
curieusement pour examiner le fait du buisson mystérieux, révèle d’autre part
sa quête du sens. Le sens de la souffrance, existe-il ?
La réponse de Dieu est surprenante. « Retire
tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est une terre sainte». Elle est
tout d’abord de l’ordre d’interdiction. L’homme, comme Moise, n’est pas
vraiment à la mesure de maîtriser la réalité de la souffrance. L’homme n’est
pas Dieu, et il ne peut pas prendre la place de Dieu pour donner le sens et la
solution à la souffrance. L’homme, tel que nous montre la suite du geste de
Moise, ne peut qu’en fuir. Moise se voile le visage. Nous tous, nous n’aimons
pas souffrir, ni souffrir avec les autres. La souffrance de son peuple, pour
Moise est quelque chose à oublier, à ne plus regarder.
La suite de cette réponse montre l’attitude
contraire. « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en
Egypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée. Oui, je
connais ses souffrances. Je suis descende pour le délivrer de la main des
Egyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre spacieuse et
fertile ». Face à la souffrance de son peuple, Dieu décide d’intervenir.
Dieu n’est pas un Dieu spectateur devant la souffrance de l’homme. La demande de retirer les sandales est
finalement une invitation à abandonner notre faux regard de la souffrance, même
tous nos faux regards du monde. Chacun de nous est invité à enlever nos
sandales pour pouvoir découvrir l’univers de Dieu, pour pouvoir sentir sa
présence. Là où nous sommes, tant que nos pieds foulent encore la terre, Dieu
est avec nous, malgré nos souffrances.
La
première lecture nous fait entrer donc dans la pleine identité de Dieu. Dieu se
présente à Moise comme « Je suis ». Le « je suis » de Dieu
n’est pas une simple existence. La manière de Dieu d’exister ou d’être n’est
d’autre que de voir, entendre, descendre et libérer. Cela interroge, à
mon humble avis, toute la philosophie du sujet qui magnifie la primauté du
sujet et qui relative l’autrui. Quand Dieu se présente comme « Je
suis », il nous implique, il nous fait participer dans son être pour nous
porter le salut.
Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens nous
fait comprendre que dans cet acte de
révélation de Dieu, s’est fait connaître déjà le Christ (1Co 10,1-12). Cette
lecture est possible du fait que l’acte de descendre pour libérer est
propre au Messie. Jésus Christ s’est présenté déjà de manière implicite dans
l’histoire d’Israël. Cette histoire est marquée par le péché et l’infidélité
d’Israël. Cette histoire d’infidélité devrait nous servir d’exemple pour notre
conversion.
« Retire les sandales » est un appel à
conversion. Dans l’évangile, Jésus nous explique que la conversion est une
nécessité qui concerne tout le monde sans exception. Dans l’évangile, il nous
est raconté le sort des Galiléens assassinés par Pilate lorsqu’ils étaient en
train de faire leur culte. Les gens lui racontent cette tragédie juste pour lui
expliquer qu’il a fallu à ces Galiléens là de subir un tel événement parce
qu’ils ont plus péché qu’eux. La nécessité de conversion ne relève pas
seulement de sa dimension négative, s’agissant d’une réalité pécheresse de
l’homme ou de la réalité de la souffrance – il n’est pas même question de
l’état de péché ou de pureté- mais aussi de sa dimension positive, celle de
s’identifier à Dieu. La conversion n’est pas seulement un mouvement négatif (du
péché), mais un mouvement positif et progressif vers une véritable relation
avec Dieu. Se retirer les sandales est un mouvement de s’identifier à Dieu dans
sa façon de vivre.
Ce mouvement positif de la conversion est expliqué
davantage dans la parabole du figuier et du vigneron (Luc 13,1-9). Le
propriétaire de la vigne veut couper le figuier tout simplement parce qu’il n’y
trouve pas les fruits : « Voilà trois ans que je viens chercher
du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A qui bon le laisser
épuiser le sol ? ». La conversion vise le fruit qui n’est d’autre que
la pleine croissance et le total développement de l’homme. D’ailleurs, Dieu est
toujours patient pour nous attendre de nous convertir vers lui.
Vivre la conversion dans toutes ses dimensions
nous permet de faire face à notre souffrance et celle d’autrui. Elle nous
appelle à la responsabilité devant Dieu et devant l’homme, par chacun de nous
participe de manière consciente ou inconsciente à sa propre souffrance et celle
d’autrui. Elle nous pousse enfin à être libérateurs comme Dieu. Le jeûne, la
prière et l’aumône doivent se vivre dans cette perspective de conversion, comme
un acte de responsabilité et de la libération. Tardelly,s.x.
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