Dans le récit
de la création, il nous est dit que l’esprit de Dieu « que au commencement
lorsque Dieu créa le ciel et la terre, son esprit plane sur la surface des
eaux » ou « agitait la surface des eaux »(Gn 1, 2). Cette image
n’est étrange d’un fait naturel que nous connaissons bien. Il s’agit du vent
qui produit des multitudes de vagues dans la mer. Le mot esprit est traduit de la
langue grecque pneuma qui
signifie vent que nous ne connaissons rien d’où il vient et où il s’en va. Donc
il n’est pas au hasard que les auteurs bibliques attribuent ce mot pour
designer l’esprit de Dieu. C’est lui qui est le point de départ de la vie.
C’est lui qui est à l’origine de tout mouvement vital de l’existence.
Ce qui
pourrait être sous entendu de l’expression « l’esprit plane sur la
surface des eaux » c’est que cet esprit cherche à atterrir. La
question qui se pose c’est où va-t-il
atterrir ? La réponse se trouve au deuxième récit de la création lorsque
Dieu créa l’homme dont l’image est semblable à lui en insufflant dans ses
narines une haleine de vie (cf Gn 2, 7). Nous sommes crées selon son image en
ce sens que notre vie a vu le jour grâce à son don de soi. La vie dans le sens
propre du mot est un don, parce qu’on ne la possède, mais on la reçoit.
Dieu s’est
donné à nous depuis la création jusqu’à donner son fils Jésus Christ en qui il
s’est vraiment chair. Pour le comprendre, prenons cet exemple : lorsque on
gonfle le ballon on le remplie de l’air en y soufflant l’air de notre corps,
mais jamais que l’on ne souffle jusqu’au dernier soupir. Pourtant, Dieu nous
donne sa vie jusqu’à son dernier soupir. Il ne se contente de nous créer, mais
il nous a donné sa vie. Son dernier soupir c’est son Fils Jésus Christ, parce
que désormais il veut habiter parmi nous. En se faisant chair en son Fils
Jésus, Dieu a revêtu notre humanité, notre faiblesse humaine.
Dans son
discours d’adieu, Jésus promet à ses disciples la venue de l’Esprit Saint, qui
va continuer sa mission. Il va rendre témoignage de Jésus, c'est-à-dire qu’il
nous rappellera les paroles et les enseignements de Jésus. Il sera la présence
éternelle de Jésus. Jésus ressuscité nous est présent dans son Esprit. Il est,
encoure une fois, comme un vent dont la vocation pour nous guider pour nous
situer dans notre aventure de foi. Il n’est pas par hasard que le mot grec paraclet signifie guide ou soutien,
parce que l’Esprit Saint « nous guidera dans la vérité tout
entière », et qu’il garantit notre avenir. « Il nous expliquera les
choses à venir » (15 :13). Ce vent on ne le voit pas, ni le touche,
mais on le sent quand même sa présence. La météo est un fait banal qui affirme
cette réalité.
De même que
le vent a besoin du moins d’un drapeau ou d’une tissue pour se faire montre la
direction, de même l’Esprit Saint a besoin de nous pour pouvoir nous révéler sa
vérité et pour faire corps en nous sa puissance. De même que Dieu a pris chair
dans son fils Jésus, de même Jésus a besoin de nous pour que son esprit montre
et devienne la mouvance constante de l’humanité toujours renouvelée. Jésus a
besoin de nous, de notre collaboration pour que son amour, son désir d’aimer
sans condition devient la seule mouvance de l’humanité. L’Esprit Saint n’est
rien d’autre que l’amour du Christ à son père pour nous. Accueillir l’esprit
c’est accueillir le désir d’aimer et d’être aimé sans condition.
Puisque il
est comme le vent, l’esprit de Dieu est toujours l’esprit de liberté. Il nous
rend libre et il est libre en soi-même. C'est-à-dire on ne peut pas la
maitriser. Nous les chrétiens l’avons reçu au jour de notre baptême. Toutefois,
il est donné à tous ceux qui sont à la recherche de la vérité ; ceux qui
ont soif de la justice. Il continue à planer pour choisir où il peut mieux
habiter et continuer devenir la mouvance créatrice qui produit comme dit St.
Paul dans sa lettre aux galates, « charité, joie, paix, longanimité,
serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi» (Ga 5,22-23).
Parce qu’il a
besoin de revêtir notre nature humaine, l’esprit ne détruit donc pas notre
faiblesse. Il est vrai que nous sommes tous pécheur et que nous nous pouvons
toujours tomber ou entrer dans la mouvance contraire que celle de l’Esprit : « fornication,
impureté, débauche, idolâtrie, magie, haine, discorde, jalousie, emportements,
disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles » (Ga
5,20-21). Toutefois, ce même esprit qui vient chaque jour frapper notre cœur
pour que nous revenions à la vie, que nous ne restions pas dans l’emprise du
mal. Il suffit de l’écouter et de le suivre.
L’écrivain
français, Bernanos, un jour dit ceci « La sainteté n’est pas un sport où
triomphent les héros, mais une aventure où sont comblés les petits et les
humbles ». Et bien ce sont des humbles, vivant dans la simplicité de
l’Esprit et se reconnaissent pécheurs, qui savent accueillir et s’ouvrir à
l’esprit. Ils sont capables de dire oui à
l’amour et au peuvent donc participer à sa mouvance trop discrète mais certaine
parce que
ils continuer
à collaborer avec lui pour renouveler cette humanité jusqu’à son
accomplissement. Vous êtes dans quelle mouvance ? (Reynaldo F. Tardelly)
Libellés : Pentecôte
Aimer c’est vivre
Le National
Géographique a présenté récemment un documentaire très émouvant sur la prise en
otage d’un couple sud-africain à Taipei par un criminel Taïwanais. Loin séparé
de sa fille et sa femme, le protagoniste de ce documentaire, restait soigné à
l’hôpital, accablé par l’attaque de l’assassin. Heureusement il a réussi en
s’en échapper. C’est de la Télé qu’il suivait la démarche de l’opération menée
par les polices taïwanais pour libérer les otages. Chaque second il fixait son regard à ce qui
se passait à l’écran, attendait sans patience que la porte de l’appartement
s’ouvre et ses bien aimées en sortent. Il était très ému lorsque quelques
heures après il a vu sa fille sortir de l’appartement accompagnée par les
polices, mais après il n’y avait plus rien. Sa femme, où est-elle ? Il
pleurait, il croyait que l’assassin l’a vraiment tuée. Toutefois, il décidait
d’attendre. Peu de temps après, sa femme est sortie, d’une sourire très
spéciale « telle que je l’ai vu pour la première fois et que je suis tombé
amoureux.
Cette histoire
nous permet de comprendre la vérité de l’amour de Dieu telle que Jésus nous révèle
aujourd’hui. Le passage de ce 6ème dimanche de pâque est la suite de
celui qui parle de la vigne. Celle-ci nous fait allusion à la croix. Il savait bien que son amour au Père et à
l’humanité va aller au risque de la croix. On ne peut pas comprendre d’après
moi son discours sur l’amour sans se contempler devant la croix. « Comme
le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous
êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi,
j’ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son
amour ».
Ce qui est
très capital c’est qu’on ne peut pas fonder notre existence sur sa propre vie,
et en plus on ne peut pas non plus dire que l’amour provient de soi-même.
Non ! Chacun sait que sa vie est un don, du moins qu’il est conscient que
ses parents qui l’ont mis au monde. Cela dit que ce n’est pas lui qui voulait
exister, parce que son existence est un don. Jésus affirme cela de manière plus
forte encore que tout amour vient de Dieu le Père : comme le Père m’a
aimé, moi aussi je vous ai aimés. Aimer
est un acte qui à la fois se donne tout en se référant à la source qui le
pousse. Quand on dit « je t’aime » on exprime également que cet amour ne
m’appartient que parce que je l’ai reçu, parce qu’il y a quelqu’un qui m’a aimé
le premier. Donc je peux t’aimer parce que je sais et j’ai vécu c’est que c’est
d’être aimé.
Ensuite Jésus
nous demande de demeurer dans son amour en restant fidèles à ses commandements,
à ses paroles. Comment on peut le comprendre ?
Quel est le rapport entre l’amour et la parole ? Comme la femme racontée
dans le film ci-dessus, chaque homme a son propre sourire. Le sourire annonce
plus au moins l’univers de son propriétaire, communique son mystère. Il en est
ainsi la parole, elle appartient à chaque personne et dévoile sa vérité et son
mystère. Jésus nous demande de rester et
de vivre des ses paroles parce que dans ses paroles que son amour se conserve.
Cet amour n’est pas une idée, ni une vide, mais une façon de vivre et à la fois
sa preuve : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie
pour ses amis ». La croix est la référence par excellence de la vérité de
son amour. Il s’est donné jusque mourir sur la croix. Sa vie qui est amour se complète avec ses
paroles d’amour. Il nous les laisse comme héritage pour que nous soyons dans la
joie. Ses paroles sont sa première proclamation d’amour à tous les chrétiens
comme le sourire de la femme dont son marrie se souvient toujours.
Cet amour sans
condition marque désormais la qualité de notre rapport avec Dieu et avec nos
prochains. Par ce même amour nous devenons fils du Père et amis du Fils. Cette
appartenance à Dieu qui nous fait porter des fruits, comme tous les sarments
qui ne peuvent donner des fruits que s’ils restent à la vigne. Devenir
Chrétiens signifie devenir le sourire même de Dieu pour le monde afin qu’il
porte, lui-aussi, ses fruits en abondance. (Tardelly,SX)
Libellés : aimer
Nous avons besoin de Dieu
Le taux de cas de suicide est extrêmement élevé en Europe depuis la crise
monétaire frappe et affaiblie ce continent. On n’arrive plus à supporter la
frustration du à l’incertitude de l’avenir causée par la carence économique. Le
suicide outre qu’un indice de la précarité psychologique, manifeste aussi un
proteste à la condition de la vie injuste que connait notre monde aujourd’hui.
L’homme moderne qui pense que seule la liberté et le progresse économique qui
garantissent son bonheur et avenir, affronte
le fait incontestable que ce sur quoi il bâtit son avenir est en réalité
contre avenir. L’économie libérale n’est
pas du tout salutaire. En revanche, envahie par l’intérêt des particuliers et
surtout l’égoïsme, elle est à l’auteur de la crise économique aujourd’hui.
L’économie est devenue presque une valeur supérieure qui gouverne la
conscience et la vie d’ensemble. Tout simplement parce qu’on n’arrive plus à
payer la dette et qu’on en a de la honteux, on décide de se suicider. Parce que
l’argent et la prestation économique qui détermine la valeur et la dignité de
la personne, l’absence de ceux-là lui arrache l’appui et la raison de vivre. L’idéologie
du marché nous coute la vie en évacuant Dieu de notre quotidien.
Aujourd’hui dans l’Evangile de St. Jean nous méditons Jésus qui exprime sa
forte émotion et affection envers nous. Il les décrit en image de la vigne.
« Je suis la vigne et mon Père est le vigneron »…..tous ceux qui
unissent à lui portent beaucoup de fruits. Si nous demeurons dans ses paroles,
nous porterons les fruits en abondance.
Son amour et son affection doivent être répondus. Il n’y a pas de relation
qui ne porte pas le fruit. Lorsqu’on entretien une relation avec autrui, notre
vie s’ouvre à la dimension la plus vaste de notre existence. C'est-à-dire on ne
prend plus sa vie comme le seul repère. La relation nous ouvre au mystère de
l’autre. Seule la véritable relation qui peut créer le vrai attachement
affectif, un attachement qui est libre et libérant, en ce sens qu’il fait
grandir. Jésus nous invite alors à nous attacher à nouveau à Lui, parce que
seul en Lui nous pouvons porter le fruit. Rester s’attacher à lui signifie le
prendre comme le repère de notre vie. Comme un arbre qui pousse en direction du
soleil selon la loi de gravitation, nous sommes appelés à le suivre. Le suivre
signifie demeurer en Lui dans ses paroles. Le déclin du christianisme en Europe
et la crise qu’elle connait s’explique à partir de son choix de s’attacher aux
faux arbres de la prospérité économique, aux plaisirs humains, à
l’individualisme et son choix de mettre en marge et en parenthèse les valeurs
chrétiens de la persévérance, de l’amour, de la fidélité, et surtout la dignité
de l’homme. La dignité de l’homme et de la vie sociale est réduite à la
prestation économique. Il est sur donc qu’une telle vie n’a aucun sens.
On ne peut pas fonder notre vie sur la basse de l’autosuffisance humaine
prônée par la richesse et le pouvoir économique qui sont d’ailleurs éphémères.
Ces derniers ne poussent l’homme qu’à créer sa propre divinité qui est en
réalité le reflet ou la projection de ses propres idéaux. Parce qu’au fond elle
est fragile et éphémère, elle s’écrase facilement. Nous ne pouvons pas garantir
notre bonheur seul sur la prospérité économique. L’homme ne peut pas être la norme de lui-même
ou de la société sinon comme les serments qui ne s’attachent pas à la vigne, il
se dessèche et meurt, parce que lui-même qui peut la transgresser ou l’annuler.
Brève, nous avons besoin de Dieu. C’est seul en nous attachant au Christ, nous
pouvons faire face aux problèmes du chômage, de l’injustice, et d’autres
manifestations de la souffrance parce qu’Il souffre avec nous en vue de nous en
soulager et de pouvoir résoudre à ces problèmes.
Pour Jésus la gloire de Dieu son Père se manifeste lorsque nous portons
beaucoup de fruits et que nous suivons Jésus son Fils dans notre vie,
c'est-à-dire dans la mesure où nous entretenons la relation intime avec lui
dans la prière constate de chaque jour. La prière illuminé par la méditation
continue de ses paroles de vie nourrit notre vie et notre agir. Gandhi un jour
dit ceci : « l’homme peut vivre quelques jours sans manger, mais
il ne peut pas vivre pour un seul jour sans prier ». St. Paul nous soulage
en disant : « ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les
choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissance, ni la hauteur, ni la
profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu
dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8,35-39).
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