crying

C’est un peu le titre d’une chanson d’amour que j’aime dès mon enfance à force d’écouter assez fréquemment de la musique. Cette chanson rejoint de part et d’autre cette parole de Jésus « vous serez dans le deuil et les larmes pendant que le monde se réjouira. Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse deviendra joie ». Elle met notre identité chrétienne en opposition avec celle du monde. Le monde, au sens propre du mot, est en soi-même bon. Mais, nous savons que dans le langage johannique, le monde symboliquement manifeste toutes les manifestations du mal. Le mal avec toutes ses manifestations peut être imaginé comme « les autoroutes », construits d’une telle façon qu’elles facilitent la circulation rapide, sans arrêt, et sans embouteillage. Dans quelques cités que nous connaissons, les autoroutes sont construites de manières spirales pour gagner et mieux exploiter les espaces.

L’opposition entre la joie du monde et nos larmes caractérise notre identité. Il suffit de regarder autour de nous, au style de vie que nous proposent des publicités commerciales. Elles envahissent nos quotidiennes tellement qu’elles créent en nous le désir sans cesse à y adhérer. Aujourd’hui nous sommes très exposés aux inclinations vers le mal. Nous venons de fêter la fête d’ascension, la monté victorieuse de Jésus au ciel. Cette fête nous fait face à la réalité du mal qui nous propose une autre élévation que je peux formuler comme étant trois portes principales de ces « autoroutes » du mal. Il s’agit du sexe, du pouvoir, et de l’argent. Il suffit de voir nos alentours, d’écouter la causerie de nos amies pour comprendre combien le mariage ou le lien légitime entre un homme et une femme s’est déjà réduit à la quête du sexe. On change le conjoint ou la conjointe comme un chewing gume, on le jette quand la sucrerie est toute avalée.   La valeur est remplacée par le goût. Ce qui est important c’est le plaisir, et non la vie ensemble, la communion où l’amour est travaillé et parfois éprouvé par des malentendus, des conflits appelant à la maturité de tout en chacun. Le pouvoir n’est plus un lieu de service, mais une ocrassions de domination et d’accumulation. L’argent n’est plus moyen, mais le but et l’idole qui occasionne la corruption.

Depuis le cinquième dimanche de pâques, la péricope de l’évangile de St. Jean lue à la messe dominical s’introduit par le premier verset du chapitre 13 – qui est d’ailleurs une introduction à la deuxième partie de l’évangile : le livre de l’heure ou de la gloire : « A l’heure où Jésus passait de ce monde vers son Père ». Cette introduction me paraît très significative. Elle évoque le mystère de la résurrection et enrichit la signification de l’ascension. Il s’agit de la montée ou de l’élévation de Jésus qui se fait en traversant « les autoroutes du mal ». Le passage de Jésus vers son Père n’est pas un passage simple. Il est passé par la souffrance et la mort, il a subi toutes nos conditions humaines, nos inclinations aux péchés et nos maux. Avant de « monter », il est d’abord descendu, même jusqu’à l’enfer. Jésus est descendu jusqu’à la réalité la plus sublime de nos péchés, de nos rejettes de Dieu. Pour reprendre le mot de Hans urs von Balthazar, Jésus a vidé l’enfer.

Sa montée ou son élévation se fait par une descente, qui est celle d’une femme qui enfante un fils. Cette descente est marquée par l’attente d’accouchement pendant neuf mois, et puis par le sacrifice à travers de pratiques de jeûnes alimentaires, par l’entrainement et la discipline, par une attitude de renoncement à plusieurs choses pour pouvoir enfin enfanter le bébé entendu. L’image d’une telle femme souligne la maturité chrétienne qui se détermine par la fidélité dans la durée. Elle est en opposition totale du style de vie de ce monde, où tout, à la fast food, est instantané sans l’apprentissage et le discernement. Cette maturité est nourrie par l’attitude d’humilité comme la femme qui oublie ses douleurs d’enfantement parce qu’elle voit naître l’enfant. La même maturité est nourrie par le renoncement, la discipline et la responsabilité qui sont des entrainements important pour pouvoir enfanter « l’amour du Christ » au monde. De ce fait, nous sommes capables véritablement d’enfanter le Christ au monde.
Il n’est pas du tout facile pour nous aujourd’hui d’enfanter le Christ au monde. Beaucoup d’entre nous se contentent de remplir des obligations cultuelles ou de participer aux activités religieuses. Il  suffit de voir en Afrique, le milieu que je connais actuellement comment les ecclésiastiques se comportent. Ils se contentent de rassasier les besoins spirituelles des fidèles, se concurrent des acteurs de sectes et de nouveaux mouvements religieux pour gagner des adeptes ; se promener en soutane avec un style de vie quasi bourgeoise ou parfois rester tranquille dans le bureau sans trop interroger la situation ambiante avec laquelle l’Evangile de Jésus Christ est toujours en opposition. En voyant tout cela, je me demande, sommes-nous déjà entrés inconsciemment par les trois portes des autoroutes du mal ? Suis-je un fonctionner d’une religion, ou encore un robot d’une institution appelée l’Eglise Catholique ? Ou suis-je celui qui est encore capable d’enfanter Jésus au monde.
Seul Jésus est le chemin vers le Père, la seule autoroute vers la vie éternelle. Pour aller chez le Père, on doit passer par Jésus qui avait traversé les autoroutes du mal. Notre foi en Jésus ne nous prive pas de tentation et d’inclination au mal. Elle nous met en confrontation avec elles. N’ayons pas peur ! Jésus est avec nous dans son Esprit Saint, notre Défenseur qui nous aide à bien discerner au milieu de toutes confusions la présence du Christ ainsi que ses volontés. Nous demandons à l’Esprit Saint le courage comme celui de St. Paul d’annoncer la Bonne Nouvelle de manière toujours créative et innovatrice. Que par sa grâce la souffrance et la joie, l’espoir et le désir de tous les hommes soient aussi la souffrance et la joie de toute l’Église qui les amène tous vers le Christ notre bonheur éternelle. (Tardelly,s.x.)

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