Prier c’est aimer

Prier c’est aimer

L’amitié qui est la porte d’entrée de cet épisode de la transfiguration. Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls, à l’écart sur une haute montagne. On peut se demander pourquoi Jésus n’a pas pris d’autres disciples que ces trois-là? La réponse est simple. Jésus n’a pas du tout mis à côté d’autres disciples, ni les exclue, mais il voulait montrer que les trois disciples nous représentent. Ce qui est souligné par l’évangéliste ici n’est pas notre droit d’être choisi, mais plutôt la volonté aimant de Dieu qui à travers son fils, nous invite à son intimité. La notion de l’intimité en elle-même évoque une certaine limitation. Cela veut dire que Dieu prend chacun de nous de s’écarter avec lui. Ici nous somme donc dans la réalité de la vocation et la prière comme un de moment et de lieu ou cette vocation se nourrit.

Au fur et au mesure que l’amitié entre lui et ses disciples se tissait, Jésus invitait ces dernier de dresser le bilan de leur parcours ensemble. Rappelons-nous que dans des épisodes précédents du même évangile, Jésus devait accepter le fait que ses disciples jusqu’à là ne l’a pas compris ou do moins qu’ils tâtonnaient de saisir ce qu’il est et ce qu’il est en train de faire. Pierre, reconnaissant son identité messianique, peu de temps après, essayait d’empêcher Jésus de réaliser sa mission. Il ne pouvait pas comprendre que le messie devait souffrir et mourir. Je me souviens quand j’étais petit c’était difficile d’accepter de voir des héros dans mes films préférés mourir. Jésus aurait été nécessairement déçu face à l’incrédulité et à la méconnaissance des ses disciples. On peut comprendre donc que dans ce contexte qu’il a invité à ces trois disciples de revoir ou bien encore d’évaluer leur cheminement, leur projet et leur mission avec tout les réussit et les défauts.

S’écarter à une haute montagne sous tend se retirer pour prier. Ici la prière n’est rien d’autre qu’un face à face avec Jésus ; entretien amical avec lui. L’évangile de marc ne nous raconte pas l’épisode de la remise de la prière notre père. Je pense qu’ici, à travers la scène, Marc nous présente sa vision de la prière si profonde qu’il n’avait plus besoin d’insérer le notre père dans son évangile. On pourrait dire que cet épisode de la transfiguration serait le notre père de Marc. Quand on aime quelqu’un on veut passer plus de temps pour parler avec lui. Il n’est pas question ici de réciter la prière, mais de se laisser habiter par la présence de Dieu. Jésus fut transfiguré devant eux. Cela veut dire qu’il révélait son identité comme Dieu d’amour qui nous brûle sans nous consommer. L’épisode du buisson ardent vécu par Moise nous en fait allusion. La présence de moise et d’Elie est très capitale dans ce récit en ce sens qu’ils ne représentent pas seulement la préfiguration de la triomphe de Jésus (à Sinaï ou à Horeb), mais qu’ils nous présentent aussi la réalité de leur conversion. Moîse fut en exil de l’Egypte lorsqu’il rencontrait Dieu dans le buisson ardent. Le même Moise montait à Sinaï juste après la marche douloureuse au désert pendant la quelle le peuple se révoltait contre Dieu. Quant à Elie, il fut aussi en exile après l’épisode du Carmel, ayant eu peur d’être tué par Jézabel. Tous les deux ont été renforcés et transformé dans leur rencontre avec Dieu.

C’est dans la prière que nous pouvons avoir accès au mystère de la transfiguration. D’une part nous pouvons reconnaitre la présence aimante et sans condition de Dieu le Père qui nous accueille malgré nos péchés et nos limites. Dans cette relation intime, Dieu révèle qui est Jésus ainsi que son destin ; qu’il va triompher la mort par sa résurrection. D’autre part c’est nous que Dieu transfigure à travers sa présence. Il révèle ce que nous sommes. C’est pour cela Pierre chante : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moise et une pour Elie ». Tel que Jésus est aimé de Dieu, de même que nous, nous sommes aussi aimés grâce à lui. Faire le bilan de notre vie chaque jour est très important. Ce qui est plus important c’est de mettre tout devant le visage aimant du Père ; qui nous transforme et nous transfigure. Toute fois, il ne peut pas nous sauver sans nous. Prier c’est aimer et se laisser aimer. (Reynaldo F. Tardelly – Cameroun 04/03/2012)

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