Le Doute



le doute
« Que faites-vous quand vous n’êtes pas sûr ? » C’est ainsi la question clée du Père Flyne dans son homélie à sa nouvelle paroisse de Bronx, à New York. Il n’est pas clair au quel passage biblique le Père en fait allusion quand bien même le film du réalisateur John Patric Shenly se coule de cette question sur la nature du doute.
La scène se situe en 1964 au lendemain des deux guerres mondiales et à l’aube du typhon de Vatican II. L’ambiance d’ouverture ecclésiale à ce temps se présente à travers du personnage de la sœur Aloysius Beauvier ( Meryl Streep) d’une part, celui du Père Flynn et de la jeune sœur James (Amy Adams) d’autre part. Le premier représente le visage de l’Eglise avant le fameux concile. Celle-ci fût marquée par la rigidité, le centralisme romain, la fermeture et la suspicion à la vie du monde. Responsable de l’école qu’elle était, la sœur Aloysius se montre autoritaire et punitive. Lors de l’homélie du Père Flyn , vêtue d’une robe noire, elle s’approche et frappe les écoliers qui sont inattentives. L’ombre de l’inquisition à une passée de notre Eglise s’y fait sentir. Par contre, le visage souriant de James nous dit autre chose. Elle semble touchée par la question. Et bien, elle va en évoquer l’idée dans sa première leçon de l’histoire quand elle dira « On n’a rien à avoir peur que la peur elle-même ». Sa patience et sa jeunesse nous font percevoir le rayon de l’aube de Vatican II.
C’est le père Flyn, le protagoniste, qui nous amène à sentir le printemps de l’Eglise. Sa proximité avec ses paroissiens, avec les écoliers de l’établissement paroissiale, ses blagues et son amitié avec les enfants de cœurs sont des pistes à la ‘décente de l’Eglise à l’enfer’. Pour la sœur Aloysius, cette décente est un scandale. Le problème se déploie à la table du couvent des sœurs de Charité. La sœur Aloysius est curieuse de la raison pour laquelle le Père Flyn prêche sur le doute. Elle souhaite donc que la communauté mette ses yeux à ce prêtre pour en trouver des indices possibles.
L’enquête commence. Première, devant les yeux de la sœur Aloysius, le père se voit frotter un garçon quand ils s’entretiennent avec les autres écoliers. Deuxième, au cours de sa leçon de l’histoire, la sœur James reçoit l’appel téléphonique du Père Flyne qui appel Donald Miller, un enfant de cœur, au rectorat. Troisième, peu de jours après, la même sœur, lorsqu’elle veille sur les filles dans une leçon de dance, trouve le Père remettre le tricot de James dans le casson cet enfant noir. Elle va donc dire à la sœur Aloysius ses découvertes. Celle dernière va à une rapide conclusion : le Père moleste le garçon. Pourtant, l’attention particulière qu’il donne au garçon n’est d’autre qu’une thérapie pour un accident : Donald a été trouvé en train de boire le vin de messe. Il lui a promis de ne dire à personne. Le pardon c’est la thérapie qu’il lui offre et non le renvoie du group d’enfant de cœurs comme Donald en a peur.
La sœur James est convaincue par la confession du Père. La sœur Aloysius n’est pas du tout changée. Elle cherche le dernier soutien, celui de la mère de Donald, mais la dame est désintéressée au cas. Voir elle apprécie l’aide du Père pour soulager son fils de l’abuse qu’il souffre de son père à la maison. La bataille n’est pas finie. La sœur Aloysius se recourt au mensonge disant qu’elle a contacté une autre sœur de l’ancienne paroisse du Père. La sœur en question partage ses observations sur des inappropriés comportements du Père. Ayant appris que la sœur Aloysius en train de ruiner sa vie, le père se démissionne tel qu’elle souhaite. Après sa dernière homélie d’adieu, il descend saluer les paroissiens. Il sait que ses bonnes intentions sont mal comprises. Ses gestes, toutefois, révèle un visage de l’Eglise qui veut être plus proche du monde malgré l’incompréhension.
Quelques temps après, la sœur Aloysius apprend que le Père Flyn au lieu d’être suspendu du diocèse, a été affecté à une grande paroisse et reçu le soutien de l’évêque pour entamer l’ouverture de l’Eglise. Finalement, à la sœur James qu’elle reconnaît qu’elle a menti d’avoir contacter une sœur de l’ancienne paroisse du Père Flyn. Et puis elle reconnaît, tout en pleurant, que c’est elle qui a le doute. Le doute n’est pas un lieu pour la décision, mais le partage. C’est dans le partage de doute que l’on discerne mieux la chose. La grandeur de l’église Catholique c’est dans ce geste de partage. Le concile de Vatican II affirme le vouloir de l’église de partager ses doutes dans le monde de ce temps sur des questions compliquées d’éthique et morale. Elle invite tous les Chrétiens et tous les hommes au dialogue tout en confessant sa foi. Elle se rend compte qu’elle n’est plus la seule voie du salut, mais elle est un signe du royaume. Le doute est un lieu de s’interroger. Justement c’est un lieu de foi. Notre foi est une foi qui toujours s’interroge, puisque la vérité ne nous appartient pas. C’est à elle que nous nous appartenons. Notre démarche dans l’histoire est donc de nous laisser habiter par cette vérité dans la personne du Jésus Christ.(Tardelly,s.x.)




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