Le Capitain Phillips

Au lendemain de l’invasion de Crimée, Barack Obama disait ceci «  Nous avons raison et nous sommes du côté juste de l’histoire ».  L’américain condamnait la Russie pour avoir violé la loi internationale  sur l’auto-détermination et le droit à l’intégrité territoriale. De son côté, Putin démentait  l’accusation et disait que son pays ne voulait que protéger leur concitoyens et leurs intérêts. La présence des hommes armés sans identité démontrait que la Russie n’a pas violé la soi-disant loi internationale. Bref, du vrai et du faux, ne dépendent-ils pas de l’interprétation ? La Russie et les Etats Unis ont-ils la même idée de la loi et de l’histoire ? Derrière le cas d’Ukraine on sait que l’histoire n’est pas seulement une histoire de terre, mais aussi une histoire de pains. Je pense le Capitan Phillips, un film du Paul Greengass nous aide à en saisir des réponses.

Ce film nous parle de la prise en otage de Richard Philips, capitan du bateau de commerce américain MV MAERSK ALABAMA par les pirates somaliens. L’incident a eu lieu lorsque le bateau expédie des containers du port d’Oman à la destination de l’Alabama en passant par le golfe d’Aden et Mombasa sur la côté Somalienne. Des hommes armés dans deux barques de toute vitesse vont à la pêche de Maersk  Alabama. Richard Phillips dans une radio appel fait comme s’il était en train d’appeler le soutient militaire pour chasser les pirates. Ces derniers s’en vont. Le jour après ils revient avec une barque fournie de deux moteurs et ils essayent de gagner le bateau.  Abduwali Muse et trois hommes d’armes lourds ne veulent pas rater la pêche. Ils gagnent le bateau et arrêtent Phillips et ses hommes à bord. Puisqu’ils veulent rançonner le bateau, Muse essaie d’allumer le moteur du bateau jusqu’alors coupée. Lorsqu’il descend à la chambre du moteur, il est capturé par des hommes de l’équipe Phillips qui s’y sont cachés. La tension monte lorsque l’équipe négocie pour regagner Phillips à l’exchange de Muse et d’une barque de sauvetage. Au moment opportun, les pirates changes leur avis. Ils rançonnent Philippes et s’en vont avec le sauvetage.

Captain Phillips
C’est dans la barque de sauvetage qu’on saisi le visage de notre histoire. Elle est une histoire de pains. C’est ici que Phillips découvre ses kidnappeurs et leur humanité. C’est pour survivre que ces pauvres pêcheurs deviennent pirates. Il découvre leur peur et angoisse. Quant à eux, les pirates découvrent qui est Phillips. Que l’on soit blanc ou noir, ça ne nous dit rien de nous. La couleur ainsi que toute sorte d’attribution et de préjudice qui en sont nées, ne disent rien de ce que nous sommes. Phillips essaie de donner un pansement à un pirate blessé. Ce dernier à son tour donne lui à boire. Ces deux scènes sont des plus émouvantes du film. L’humanité se révèle dans la pitié et la merci, dans l’amour de l’ennemie.

Philipe est à l’ombre de la mort lorsque les pirates décident de l’exécuter. L’équipe d’armées spéciales américaines intervient et essaie de négocier sous la soi-disant médiation des anciens éthiopiens. Muse se compromet mais trois autres ne s’y succombe pas. Au moment où ses kidnappeurs sont sur le point de le finir, des trois balles des tireurs isolés américains percent le sauvetage et tuent les trois pirates. Philipe pleure d’un long cri. Il est mouillé de sang versé de ses kidnappeurs. Ici la puissance américaine semble incontestée. On pourrait se sentir en déranger surtout quand les mots d’Obama reviennent « We are on the right side of history » Nous sommes du côté juste de l’histoire ». Doit-il sur une telle justification quiconque s’imposer sur l’autre ? Richard Phillips en sait la réponse. Il a découvert qu’il n’est pas le seul capitan. Abduwali Muse et ses amies sont des capitans de leur propre destin. Ils l’ont conduit à découvrir l’humanité qui cherche à être compris.

Phillip débarque donc sur la vérité : on n’est pas le maître de la vie des autres. La vie des autres ne nous appartient pas. Le pleur de Richards Phillips est un regret de la perte de cette vérité là. On n’est que juste dans l’histoire quand on arrive à découvrir le tout autre, ce visage de l’amour contre toute violence et toute haine. (Tardelly,s.x.)

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