Habiter Dieu

Habiter Dieu

Pour une star ou une vedette, ou bien un personnage public et politique, la présence des foules et des fans devient presque une nécessité. Leur présence qui définit ce qu’elle est, et parfois ce qu’elle devrait être. Elle a besoin des foules pour pouvoir affirmer le rôle qu’elle joue et les effets qui en découlent. Le cri, les mains tendues avec la demande de signature, et des blitz de cameras de quatre coins la font penser que le monde peut se réduire seule dans son univers. Tout les détails de sa vie sont l’objet de curiosité parce que sur elle sont projettes des rêves, des imaginaires et parfois des intérêts des foules. Chacun construit en elle sa personne idéalisée et se veut lui semblable. Dans notre culture pop, le pouvoir médiatique stimule et renforce davantage le désir d’être étoile, le centre de tout regard. Le studio, le tapis rouge, le podium, les tribunes peuplées par la foule sont son destin. Tout ce qu’y porte la vedette devient objet de désir et de repère. C’est pourquoi pour généralement, les vedettes sont présentes avec des habilles luxueuses. Elles nous sont étoiles parce que en réalité tous ces objet nous restent « étoiles dans nos imaginaires », parce que la plus part d’entre nous n’arrivent pas à atteindre à leur niveau.

Non sur un tapis rouge, ni avec le char de guerre avec le cortège d’autorité et de sécurité, mais plutôt sur les rameaux, les manteaux des pauvres gens et avec le pauvre ânon que Jésus entre à Jérusalem. Cet accueil chaleureux est surprenant. Jésus n’a désigné à ses deux disciples que pour préparer un ânon, pas pour ressembler la foule, même s’il est conscient du désir de cette dernière de le voir. Mais il ne peut pas empêcher ceux qui ont vu ses disciples détacher l’ânon d’organiser l’accueil.

La foule est un rassemblement sans identité. Il est très difficile de reconnaitre qui est ami et qui est ennemie. Seul l’évangéliste St. Jean qui nous informe l’identité de cette foule. Parmi elle se trouvent ceux qui étaient avec Jésus lorsque celui-ci ressuscitait Lazare à Béthanie (cf. Jn 12, 17). On peut dire que Jésus décide à la fois à se montrer et se cacher. L’ânon lui sert justement à identifier ceux qui vraiment le cherchent et l’aiment de manière sérieuse et sans intérêt. C’est ceux-là qui peuvent identifier et reconnaître l’identité cachée de celui qui monte sur l’ânon. Cependant ceux qui veulent l’arrêter, se privent de cette connaissance. Jésus veut combler ce désir d’une manière extrêmement inattendue tout en sachant l’enjeu de la mission qu’il faut bien accomplir.

En montant sur un anon, Jésus fait rapprocher dans l’imaginaire de cette foule, leur espérance et celle de Jésus. Il fait allusion en même temps dans leur mémoire la fameuse conquête de Jéricho faite par Josué. Son entrée, pour ceux qui comprennent la mission de Jésus, inaugure une nouvelle ère. Si par violence et avec le cortège de guerrière que Josué et les israélites ont réussi à occuper la terre promise, maintenant par la non-violence, la simplicité, l’humilité et par le nom même de Dieu que Jésus amène un nouveau peuple d’alliance à la terre promise, à la nouvelle cité de David. La terre promise reste un don. Elle n’est pas le fruit d’une conquête humaine, ni un terrain à occuper. Elle est le fruit d’un don de soi de Dieu qui nous sera bientôt manifesté sur la croix. Par sa souffrance et sa mort sur la croix, Jésus nous amène tous à une véritable qui sera désormais ni un lieu ni une place paradisiaque, mais plutôt le cœur même de Dieu. Il nous fait habiter la vie de Dieu, dans la communion de son amour souffrant et libérant. La croix est la porte d’entrée à la nouvelle cité de David qui est l’amour sans condition de Dieu. Descendant aux enfers, cet amour nous libère du péché, et nous vide du mal. Habiter Dieu c’est habiter le désir même de Jésus, pas le nôtre, de faire un monde une seule famille où tous deviennent frères et sœurs. (Tardelly, SX – Cameroun 01/04/2012)

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