Entre l’angoisse et l’espérance

L’avent dans notre tradition chrétienne marque le début de l’année liturgique, et qui exprime le profondeur de notre foi en la venue définitive de Jésus. Celui-ci sut utiliser le langage de ses contemporaines, et faisant partie de son peuple et sa tradition, il l’employa pour exprimer l’espérance messianique de son peuple prêchée depuis l’époque des prophètes. Ce langage est d’un caractère eschatologique, qui déclare la fin du temps et le jugement de Dieu et l’accomplissement de toutes choses. Il n’est pas étrange donc qu’il est souvent en gamme menaçant et même effrayant. Toutefois, Jésus et ainsi que ses auditeurs ne l’entendaient pas seulement comme tel. Ce langage projette l’homme à son avenir caché entre l’angoisse et l’espérance. S’en servant, l’homme exprime la profondeur de son existence, le souci d’un meilleur avenir, et aussi affirme son essence, comme étant créature en relation ; il est soucieux d’une rencontre profond avec son avenir, c’est Dieu lui-même.

En réactualisant les prédications de Jésus à travers les lectures eschatologiques dont certaines proviennent de lui, nous nous inscrivons dans son cœur. Nous entrons dans la logique et dynamique de sa foi. Jésus fut un homme Dieu, parce qu’Il a cette foi. Son entrée comme Dieu dans notre histoire s’est montré à travers son entrée comme homme dans notre angoisse et notre espérance quoi qu’en soient.

L’Evangile de ce premier dimanche de l’avent nous place comme les serviteurs de la maison dont Jésus lui-même le propriétaire. La qualité de relation entre les serviteurs et son maître qui détermine l’avenir. Cette relation est basée sur la confiance du maître. Le maître ne laisse pas seulement sa maison, il confie aussi la dignité comme maître à serviteur. On peut dire le serviteur tout en restant serviteur, devient maître, c'est-à-dire, quelqu’un d’une forte responsabilité comme si les biens de son maître étaient les siens. La fidélité ne nait que de la confiance et de l’amour du maître. Ce n’est pas au hasard que je juxtapose ces deux mots. Dans le mot confiance, il y a la préposition con, signifie avec et le mot fiance. Je tente de dire que cette attitude exprime l’amour quasi définitif qui sera accompli lorsque cette confiance sera sauvegardée dans la fidélité.

Et pour finir, pour quoi donc on doit toujours célébrer l’avent et garder cette attitude d’espérance en l’avenir ? En 2002, je logeais chez un ouvrier catholique pendant 40 jours, pour une période de stage vacancière. Je travaillais dans une usine de Honda ; de 7h00 à 16h00. Quant à lui, il partait le soir et parfois il travaillait dans la même usine de 21h00 à 03h00. Seul le dimanche, nous pouvions se s’entretenir et passer la journée ensemble ; le reste c’était vraiment très peu. Ce qui m’a toujours marqué, c’est le fait qu’il m’a confié de garder la maison pendant son absence, et de me préparer le petit déjeuner chaque jour. Je ne savais pas exactement à quelle heure il rentrait du travail le matin, ou l’heure lorsqu’ il se réveillait. Quand je me levais, je trouvais déjà à la table, l’eau chaude et le riz réchauffé du soir. Lui, il me semblait toujours disparaitre. J’allais dire, il continuait à dormir chez lui ou me précédait au travail.

Jésus historique se sépare de nous plus de trois millénaire. Cela ne signifie pas que nous n’avons aucun accès à lui. Il nous laisse l’Esprit saint comme héritage. Il reste la partie prenant de notre histoire dans ses paroles et l’eucharistie que célèbre l’Eglise. En ce pain et ce vin que nous recevons chaque jour, nous ne faisons pas seulement mémoire de sa venue historique qui nous a sauvés, mais nous y voyons l’actualisation de sa présence réelle. Comment, il est comme l’ouvrier dont je vous raconte l’histoire. Il nous échappe ; il nous le mystère dans la simplicité d’une hostie eucharistique. C’est notre petitdejourné ; le pain qui rend toujours actuelle sa présence. On le voit pas, mais ce pain, comme le petit déjeuner de l’ouvrier, fait mémoire comment il nous a tant aimé comme l’ouvrier qui exprimait par ce geste-là l’amour et l’affection pour moi sans avoir besoin d’être vu. L’avent c’est le temps de contempler l’amour infini du Seigneur et sa présence cachée dans la subtilité des événements de notre vie.

tardelly,sx

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