Près d’un puits

Il y a quelques mois, quand on coupait l’eau depuis quelques jours – et d’ailleurs c’est déjà presque une habitude ici au Cameroun- je suis descendu au quartier plus proche de chez moi, le lieu qui m’était étrange parce que je ne le percevais qu’à partir de la fenêtre de ma petite chambre. Je n’avais pas de choix, puisque l’eau de pluie ne me serve que pour la lessive et la douce, mais pour me laver les dents, il faut quand même l’eau plus saine. Ce fut un beau jour, lundi je crois, il n’y avait pas trop de bruit ; parce que la fatigue se culmine souvent le dimanche. J’étais en plaine quête du puits vers lequel je voyais souvent les pauvres gens se rendaient pour y puiser l’eau. Le voici, moi avec un bidon de 12 litres, suis descendu. Le puits était facile à trouver, même s’il n’était pas visible tout d’un coup. Quelques bidons qui l’entouraient étaient le signe important de son existence. Il n’y avait personne ; rien que le bruit de bavardage de loin. Mais lorsque je commençais à puiser l’eau, une petite fille est sortie de la maison près du puits, et crié ; « blanc…qu’est-ce que tu fais la bas ? », je suis en train de puiser l’eau, ce n’est pas interdit n’est-ce pas ? » ainsi que je lui répondais. Elle se taisait et continuait à me regarder. J’étais un peu perturbé et pensais que peut-être c’était inhabituel qu’un étranger venait puiser l’eau chez eux. Quelques seconds après, je me suis rendu compte que je n’avais pas de quoi pour puiser l’eau. Là j’ai compris pourquoi la fille continuait à me regarder. Elle riait quand je m’approchais d’elle pour lui demander une petite citerne pour puiser l’eau. Elle me le donnait volontairement. Et c’est là que nous nous sommes fait connaissance.

Le passage de l’évangile de ce dimanche nous est bien connu ; jésus demandait l’eau à boire à une samaritaine (Jean 4, 5-42); quelque chose qui était quasiment impossible pour leur contemporains. La loi est faite pour l’homme et pas le contraire. Dans cet état d’esprit là que Jésus, ayant soif, transgressait la loi de son peuple : par ailleurs lui reconnu par ses disciples comme rabbin démarrait une conversation inattendue par la femme en question. Nous connaissons ce qui c’était passé. Je voudrais tirer seulement votre attention sur la manière dont l’évangéliste nous présentait Jésus. On le trouve assoiffé près du puits et puis l’attention se déplace vers la femme. Celle-ci n’avait jamais pensé que Jésus allait reconnaitre ce qu’elle était, sa personne et toute sa vie. Au lieu de lui donner l’eau à boire, elle puisait plutôt l’eau vive : l’amour et le pardon du Maître. Ce passage nous montre combien Dieu est soucieux de nous et comment la personne humaine devient toujours le centre de l’acte d’amour de Dieu qui ne cesse de la chercher et la ramener. Que nous soyons plus disposés à être visité et accueillir Dieu qui vient à notre rencontre. (samedi, 26 mars 2011, 21h.59) tardelly

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