Parcourir le mystère de l’amour

L’Evangile de ce dimanche ( Jn, 13,31-33a.34-35) nous renvoie à l’épisode de la passion, marqué par la trahison de Judas. Nous nous retrouvons dans une salle, là où Jésus prenait son dernier repas avec ses disciples ; Ayant conscient de ce qui lui arriverait, il ressembla ses disciples et leur laissa ce trésor en disant : je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme j vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Il le dit au moment le plus triste de sa vie, un de ses disciples, fut sorti et en train en route pour le délivrer aux les prêtres. La fuit de Judas bien sûr marquera la crise à l’intérieur de ce foyer même si les autres disciples allaient savoir la trahison de Judas plus tard. Ce fut le moment plus critique dont il essayait d’empêcher la crise de son aggravement et en même temps de construire le fondement plus solide, ce n’est rien d’autre que l’amour que ses disciples auraient les uns pour les autres. C’est un amour qui doit aller jusque pardonner, sans exclure personne, y compris Judas. « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Ce n’est plus le dix commandement, la loi, qui se fait le fondement, le critère de leur acte d’amour, mais la personne de Jésus, sa vie, sa manière d’aimer et de vivre. Sa personne en soi nous est le commandement nouveau. A ce titre, l’ancien est dépassé sans l’abolir.

Le hasard qui me permet de parcourir le mystère derrière tel simple message, aimer vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Je ne suis pas un philologue, ni linguiste, mais plutôt quelqu’un qui se laisse émerveille par le miracle, je dirais, que je trouve dans la rencontre entre les langues que j’ai apprises dans ma vie. Le mot grec Εμέ c’est l’accusatif du pronom personnel έγώ signifiant moi, donc Εμέ signifie me. Me occupe une place d’un objet, ou bien quelque chose qui subit l’acte du sujet dans la phrase. Le verbe aimer en français qui par hasard nous sonne aussi même que le mot Εμέ , devrait signifier la même chose. Aimer c’est de se laisser devenir objet de son propre acte. Quand l’on aime, on ne devient pas le principal acteur de cet acte. Ce qui nous fait pouvoir aimer c’est le fait que Jésus nous a aimés en avance. Lui l’acteur, et pas nous. Notre amour c’est un amour souffrant malgré la souffrance et la trahison, nous pouvons aller jusque pardonner comme Jésus.

C’est plus facile d’aimer celui ou celle qui nous aime. Eh bien encore, c’est plus facile d’aimer notre copain, ou copine : notre femme ou notre mari, parce que nous qui l’avons choisi. L’amour du christ dépasse cette catégorie, surmonte notre choix. Prenons exemple, la vie religieuse, la où on se trouve vivre dans une communauté avec des différents membres, sœurs et frères que on n’a jamais choisi d’être ensemble. Ce qui les ressemble c’est l’amour du Christ qui est le fondement de leur vocation. Tous les conflits qu’y se passe, sont gérés dans la fraternité. On se pardonne juste parce que on est vis-à-vis Jésus chaque jour dans l’eucharistie que l’on célèbre, là ou Il nous pardonne de tous nos offenses. L’amour entre un homme et une femme dans le mariage devient vraiment l’amour véritable quand cet amour parvient à son fondement dans l’amour de Jésus. Cet amour qui sanctifie le mariage. Pourquoi ? Car à travers cet amour, ils ne sont plus deux mais un. Pour être un, il faut quelque chose qui les unit, et c’est la personne de Jésus et ce dernier s’insère dans leur vie. Une femme se laissant saisir par l’amour du Christ arrive à pardonner son marrie après un conflit ou bagarre. De cette manière elle montre que son amour parvient à son niveau le plus parfait, qui dépasse son sentiment, son émotion et son affection humaine. Dans cet amour là que « la vie a toujours, un cœur léger et renaissant. Rien n’y pourra jamais finir, demain s’y allège d’hier », comme disait P.Eluard dans ses Derniers poèmes d’amour ( « Chanson », Paris, Segher, 1971, p.169).
Ronald,sx

Blogger Template by Blogcrowds