L’amour d’un homme sourd muet
Anggun C Sasmi, dans un entretien sur Radio France Internationale, partageait son aventure. Elle répondait bien à toutes les questions, dans un français parfait, le français des Parisiens. L’une de ses réponses m’a impressionné, c’était sa réponse à cette question : comment exprime-t-on : « je t’aime » en Indonésie. Bien sûr elle a dit ; aku cinta padamu. Mais pour elle, le français était trop parfait et profond pour exprimer l’état d’amour tandis que Aku cinta padamu, était presque nul pour l’exprimer. Ça m’a surpris. Anggun, elle a soit raison, soit tort.
Pour moi, aku cinta padamu, reste irremplaçable, qu’importe si on dit que le français est la langue la plus romantique au monde. Je ne sais pas si Anggun l’a cru. Même si les idées, les buts sont similaires, la nuance et la signification restent quand même tout à fait différents car, comme partie de la langue, ils représentent l’expérience subjective de chacun de ceux qui y sont nés et y ont grandi. La langue nous semble nous donner tout notre sang, toute notre nature, les émotions, la passion. Elle n’apporte donc pas seulement l’idée, mais presque tout d e notre subjectivité. Presque tout et pas tout parce qu’elle ne reste pas identique à nous. Bush a été oublié par tous les Américains. Ils ont su qu’il leur avait menti. Aku cinta padamu dans l’expérience, n’est pas seulement une assertion, une expression, la langue, mais aussi une action qui m’a fait être, qui m’a permis de mûrir et de grandir.
En cette fête de Saint Valentin, je me rappelle mon oncle né sourd-muet. Il s’est marié avec une femme impressionnante, tante. Ils ont 5 enfants. Je voudrais parler de cette famille simple mais heureuse ; de ma belle-sœur qui est tombée amoureuse de mon oncle, un homme sourd-muet. Chaque fois que je passais des vacances dans la famille de mon papa, je préférais m’installer chez eux. Je ne me suis jamais fatigué d’admirer comment l’amour est vraiment réel et vivant. J’ai toujours été surpris de voir leur fils cadet, âgé de 3 ans, communiquer et parler à son père en lui faisant des signes avec la main et des gestes de la tête. C’est la mère bien sûr qui l’avait appris à ses enfants. Elle ne se rappelait plus pourquoi elle avait pu tomber amoureuse de mon oncle. Ce qu’elle savait, c’était que sa vie était pleine de bonheur. Il est impossible de demander à mon oncle comment il pouvait exprimer je t’aime, aku cinta padamu à sa femme. Tous voient la réponse dans son mariage, sa famille, et comment il a vécu ce mariage avec responsabilité et tendresse. Il en est de même avec ma tante, elle a montré tout le langage de l’amour et les signes de tendresse dans son don de soi avec fidélité et patience.
Par eux, en cette fête de Saint Valentin, je suis très reconnaissant pour la vie du mariage. Le lien du mariage, comme ce que mon oncle et sa femme ont vécu, prolonge et assurer la continuité de l’amour. Sans ce lien, je t’aime, aku cinta padamu, c’est-à-dire l’amour, peut être sauvage, absurde et menteur. En plus, il va risquer d’être temporaire. Donc, le lien de mariage en tout cas, n’est pas identique au statut in relation, en relation, c’est-à-dire que quelqu'un est en train de s’engager dans un lien. Le lien, c’est très simple à expliquer. Il ressemble à une corde qui lie ma main et la tienne. La corde est une réalité qui nous réunit mais en même temps, elle est en-dehors de nous comme une réalité différente. L’amour d’un mari et sa femme dans le mariage est lié par un amour différent du leur, c’est-à-dire un amour plus grand qui se trouve en-dehors eux mais les unit. L’amour ne provient jamais de nous- mêmes, mais d’en dehors de nous, c'est-à-dire, de Dieu lui-même dont l’amour est infini. Sans ce lien plus grand, je sui sûr que ma tante aurait quitté mon oncle. On peut se demander, quel avantage si on est mariée avec un homme sourd-muet, un homme pauvre ; une femme grande, ainsi de suite avec beaucoup des catégories limitées auxquelles on a pensé.
Aujourd’hui on partage la salutation, on fête cette mémoire des amants en envoyant divers signes ou cartes dans différentes langues et expressions. L’amour, dont j’ai parlé, est vraiment complexe et subjectif, ainsi que le langage que l’on utilise pour l’exprimer. Pourtant, l’histoire d’amour de mon oncle m’a rappelé une réalité objective d’amour plus irréfutable, l’amour infini qui lie nos amours. Grâce à cet amour-là, St Valentin a donné sa vie et on continue à se souvenir de lui.

Ronald,sx
Yaoundé-Cameroun

La guerre et l’absurdité
J’ai choisi de jouer de la guitare et de chanter Imagine de John Lennon après avoir reçu un email provoquant en même temps à la guerre entre les Israélien et le Hamas. Il y avait des images des victimes palestiniens qui selon l’expéditeur de l’email, n’avaient pas été publiées par certains des principaux medias. L’email terminait en invitant les lecteurs à demander au Seigneur de détruire les Israéliens.
Cette guerre, que tout le monde regrette, a été vue noir sur blanc, comme ce que l’expéditeur du message a fait, le provocateur, pour ainsi dire. Il est trop naïf de voir ce conflit comme une guerre entre les musulmans et les israéliens à propos de ce qui est vrai ou faux. Bien sur, il n’est ni juste ni sage de prendre parti ni d’être hostile aux autres. D’ailleurs, il est très naïf de maudire ou de proposer au Seigneur la solution de ce conflit. C’est peut-être pour cela que John Lennon avait écrit ce couplet.
Imagine there's no heaven (Imagine qu’il n’y pas de cieux)It's easy if you try ( C’est facile d’essayer )No hell below us (apas enfer au-dessous de nous)Above us only sky (au-dessus de nous rien que le ciel)Imagine all the people (imagine tous les peuples)Living for today...(ne vivant que pour aujourd’hui )

Vous savez que l’armée israélienne ou même le gouvernement officiel n’ont jamais représenté toute la population israélienne. Le provocateur me semble oublier cette réalité.
Celui que l’on a appelé athée me semble opposer la même image de Dieu que celle de l’expéditeur du message : ou bien on peut dire que John Lennon a opposé les catégories suivantes, le paradis contre l’enfer, blanc et noir, que nous utilisons souvent pour comprendre la réalité. Le Seigneur dont le provocateur a voulu parler, et pour moi, c’est un mot trop élégant, trop beau pour cacher l’intérêt, le désir et la volonté d’avoir le pouvoir de dominer
Imagine there's no countries (Imagine qu’il n’y a pas de pays)
It isn't hard to do (Ce n’est pas difficile à faire)
Nothing to kill or die for (Rien à tuer ou pour quoi mourir)
And no religion too (Et aucune religion)Imagine all the people (Imagine tous les peuples)
Living life in pace (vivant dans la paix)

John avait imaginé une société sans système d’état, même sans religion. Le nationalisme et le puritanisme fanatique de la religion deviennent le masque cachant notre désir et intérêt. Si, donc, nous sommes toujours comme cela, nous ne ferons jamais disparaître cet ancien proverbe romain, si vis pacem para bellum, c'est-à-dire, si vous voulez faire la paix, faites la guerre d’abord. Donc ceux qui provoquent les autres ne sont pas meilleurs que les Israélien et le Hamas qui sont en train de lutter les uns contre les autres. Il vaut mieux qu’avec John Lennon, nous chantions cette chanson, que nous priions et partagions la paix que de nous laisser provoquer.
Imagine nous semble un gémissement de l’impossibilité de faire la paix, cela peut être une attitude absurde, une attitude de se soumettre à la situation (de guerre). En fait, à mon avis, cette chanson nous invite à retrousser nos manches, à nous soutenir les uns les autres pour construire la paix, n’importe où, que ce soit à l’école ou sur nos lieux de travail, et n’importe comment, le moins que nous puissions faire c’est d’envoyer des messages sur la paix.
John Lennon était athée, je ne sais pas dans quel contexte nous l’avons jugé ainsi. Je crois qu’il ne croyait pas au dieu des autorités, des soldats, du Hamas ou même celui du provocateur. Après avoir quitté the Beatles, son groupe musical, il vivait comme un activiste social au moment de la sortie de son album imagine. Il a vécu ce qu’il a chanté. Il a été tué par un admirateur en 1980. Donc, il est clair que sa vie n’est pas absurde, mais qu’elle est pleine de sens. Cette chanson là est devenue ensuite une chanson sur le thème de la paix. A vrai dire, celui dont la vie est absurde, c’est celui qui essaie de provoquer son prochain à se venger. On peut l’appeler un vrai athée. Sa vie est absurde parce qu’il n’affronte plus la situation de manière rationnelle, mais il aggrave la situation.
Mes amis de différentes nationalités et moi, nous avons chanté cette chanson dans une petite prière communautaire en apportant des roses pour toutes les victimes, particulièrement les Palestiniens qui sont en train de souffrir. J’espère que nous ne serons pas seuls à le faire même vous nous traitez de rêveurs.
You may say I'm a dreamer (Tu peux me traiter de rêveur)

But I'm not the only one (mais, je ne suis pas le seul)


I hope someday you'll join us ( j’espère qu’un jour tu seras avec nous)


And the world will be as one (et que le monde sera uni)


ronald,sx (yaoundé, cameroun 09)

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